"Ils étaient assis sur un petit muret, ils n’avaient rien à faire de mieux que de cracher par terre... C’est vraiment dégoûtant. Mais cette attitude a permis de les confondre", rappelle la présidente du tribunal. Car ce matin du 21 novembre 2011, Ouadia El Jenadi et Yunes Hamsassi, 21 et 23 ans, passent à l’acte, avenue de Palavas. Le gérant du bureau de tabac voisin vient de se garer sur le parking de sa banque, où il compte déposer les 9 000 € de recette des trois derniers jours. Il n’a pas le temps de franchir la porte de l’agence.
"Je n’arrivais plus à respirer"La victime
"Un individu s’est interposé entre la porte et moi. J’ai reçu de la lacrymo, je n’arrivais plus à respirer, raconte la victime, mercredi, à la barre. Je me suis agrippé à mon sac, ils me l’ont arraché. Ils ont aussi arraché mon pull." La victime est projetée contre la vitre et chute au sol.
Deux prévenus arrêtés six mois après les faits
L’ADN prélevé par terre, tout comme l’écharpe d’un des suspects, retrouvée dans une poubelle, et leur mise sous surveillance téléphonique ont conduit à l’arrestation des deux prévenus, six mois plus tard. En garde à vue, ils nient et la jouent “provoc” : El Jenadi sifflote devant les policiers ; Hamsassi demande un examen médical qu’il refuse lorsque le médecin arrive... Ce dernier est aussi épinglé sur l’une des écoutes, où il appelle son frère, alors en prison, pour lui indiquer qu’il a fait un coup et qu’il attend qu’il sorte pour en préparer d’autres...
L’accumulation des preuves scientifiques les oblige finalement à avouer l’agression. Mais à l’audience, ils contestent toute préméditation.
"On a marché (...) et c’est tombé sur lui "
L'un des prévenus
"On voulait de l’argent mais voler quoi, on savait pas. On a marché, on a fumé près du muret et c’est tombé sur lui. On savait pas qu’il y avait de l’argent", avance Hamsassi, qui affirme avoir entraîné son copain d’enfance de la cité Saint-Martin.
"Donc vous avez eu beaucoup de chance... Vous vous moquez du monde !, tempête la présidente. Vous l’aviez repéré, vous pouvez dire ce que vous voulez... Ce n’est pas normal qu’un honnête commerçant se fasse agresser comme ça par des voyous !"
"Je me suis acheté quelques habits...Un peu de shit aussi"
L’un des deux prévenus
Le butin en tout cas, ils n’ont pas tardé à le dilapider. "Pour pas vous mentir, je me suis acheté quelques habits, lance Hamsassi. Et j’ai aussi payé l’appart où je logeais." "Et un peu de shit aussi, non ?", lance la magistrate. "Un peu de shit aussi", confirme-t-il. "J’ai acheté des habits et je suis sorti un peu... Sans vous mentir, c’était mon premier coup", promet, de son côté, El Jenadi. Les policiers ont recensé des agressions de commerçants, selon le même mode opératoire, dans des laps de temps concomitants. Mais rien n’a permis de les rattacher à ces autres braquages.
http://www.midilibre.fr/2013/01/03/les-braqueurs-trahis-par-leurs-crachats,621373.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire