Noisy-le-Grand. Un ado rom tué par une voiture, un autre dans un état critique

Deux adolescents de 12 et 15 ans ont été violemment percutés par une voiture mercredi soir à Noisy-le-Grand, alors qu’ils circulaient tous les deux sur le même vélo. Le plus âgé est décédé, l’autre est dans un état critique. Le conducteur de la voiture, un père de famille qui rentrait chez lui avec ses deux enfants, s’est immédiatement arrêté mais a été très vite pris à parti par les occupants d’un campement et a donc pris la fuite. Il s’est ensuite présenté de lui-même au commissariat de Noisy-le-Grand.
L’accident s’est produit peu avant 21 heures, à proximité d’un campement rom, installé non loin de la nationale 370 à la limite entre Noisy-le-Grand et Champs-sur-Marne en Seine-et-Marne, selon les pompiers. Le chauffeur, âgé de 54 ans, n’était pas sous l’emprise de l’alcool et le maire PS de la commune assure que l’accident est « involontaire ». La préfecture de Seine-Saint-Denis a pour sa part indiqué que « l’adolescent de 15 ans » était « décédé » et que « l’autre avait été transporté dans un état critique à l'hôpital ».

Climat de tension autour du campement

Cerné par les habitants du camp de roms voisin, dont les deux jeunes victimes étaient originaires, le conducteur s’est réfugié chez les policiers. Mais pour Didier Cusserne, du collectif de soutien aux Roms de Noisy-le-Grand, les quelque 150 habitants du bidonville se sont certes massés « le long de la route où ça s'est passé », mais c'était « simplement des familles qui voulaient comprendre ». « Il y avait des mamans en larmes qui s'effondraient, c'est toute une communauté qui se sent frappée », a-t-il déclaré avant de préciser : « Il y avait un climat de tension, la police est arrivée en repoussant l'ensemble du camp, sortant matraques et gaz lacrymogène ». Le membre du collectif a également assuré que les familles roms ignoraient jusqu’à 23 heures que l’un des enfants était décédé. « La police n'a voulu donner aucune information ni sur leur état de santé ni sur (le lieu) où ils avaient été amenés ».
Le maire de Noisy-le-Grand Michel Pajon a indiqué de son côté que la présence d’au « moins 600 roms » sur son territoire était « un vrai souci ». « Il y a des mamans avec des bébés de trois mois dans les bras qui mendient au feux rouges et des enfants roulant sur des vélos sans feux, créant des situations d'une dangerosité très préoccupante. Ca faisait un moment qu'on craignait le pire. Depuis des mois et des années, ils vont se réinstaller deux cents mètres plus loin après avoir été expulsés légalement, et à chaque fois on se repasse la patate chaude ».

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