mercredi 31 octobre 2012

Bordeaux : la porte automatique de la supérette s'est refermée sur elle

«Je ne demandais rien à personne et maintenant, me voilà dépendante », fulmine Jacqueline Delagrange, nonagénaire bouscataise. « Je me fatigue à rester debout, je marche beaucoup moins et moins bien qu'avant. » Avant un accident survenu cet hiver au Simply Market de l'avenue Counord, à Bordeaux.
Jacqueline Delagrange était une habituée de la supérette, située sur sa ligne de tramway depuis le Bouscat. Le 2 mars 2012 - elle s'en souvient comme si c'était hier - était un vendredi. Elle sortait de chez le coiffeur car le lendemain devait se fêter l'anniversaire de son petit-fils. Le temps de quelques emplettes au Simply Market et, juste après le passage en caisse, sa vie a basculé.

« La porte automatique s'est refermée sur moi, témoigne Jacqueline Delagrange. Ce bruit, je l'ai eu dans la tête pendant plus d'un mois. C'était comme une tornade, cela m'a repoussée en arrière et je me suis retrouvée par terre avant de réaliser ce qu'il m'était arrivé. »
Elle se souvient d'un bruit de talons qui accourent. « J'étais sonnée, incapable de bouger tellement j'avais mal. » Son sac en toile a protégé sa jambe droite, mais elle s'est réceptionnée sur le dos et le côté gauche. Un vigile la maintient debout, une chaise arrive, puis les pompiers, et sa fille, qui a été alertée. Elle est transportée d'urgence à la clinique de Bordeaux-Nord, l'établissement le plus près du lieu de l'accident et de son domicile. Une radiographie révèle nettement une fracture du coude. « Sur la hanche, c'est plus trouble, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien », avance la nonagénaire.
Elle rentre chez elle le soir-même, l'anniversaire du lendemain est annulé. Les jours passent mais pas la douleur. « Je ne pouvais pas me coucher, pas marcher, pas poser mon pied sans ressentir une horrible douleur », explique-t-elle. Elle avait en fait une triple fracture du bassin, qui la handicape encore. Consécutive à la chute selon son entourage, mais pas selon le magasin. Une procédure, engagée par Jacqueline Delagrange, est donc en cours entre les deux parties. « Cette action en justice, c'est parce que je trouve inadmissible leur attitude de déni et le fait qu'ils ne veuillent pas prendre leurs responsabilités. » Et parce qu'elle a engagé des frais médicaux importants à la suite de cet incident.
Jacqueline Delagrange se sent diminuée physiquement et psychologiquement, et ne le supporte pas. « Cela m'a tapé sur le moral et ça continue », peste-t-elle. Elle qui adorait se promener hésite désormais à sortir de chez elle. Des mois de kinésithérapie et de soins ont amélioré sa motricité mais « ce n'est plus comme avant. Je trouve que c'est profondément injuste. »
Jacqueline Delagrande croit se souvenir que, le jour de sa chute, des clients ont dit que ce n'était pas la première fois qu'une telle mésaventure se produisait. Ici ou dans un autre magasin de l'enseigne. Mauvais réglage ? Loi des séries ? Elle recherche d'ailleurs ces précieux témoins.
Sollicitée hier, la direction du magasin - personne de l'actuelle direction n'était présent le 2 mars dernier - ne souhaite pas faire davantage de commentaires. « Une procédure est en cours, nous attendons son issue. » Tout comme Jacqueline Delagrange
http://www.sudouest.fr/2012/10/30/violemment-ejectee-par-la-porte-de-la-superette-864760-2780.php

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