À Vabre-Tizac, dans l'Aveyron, beaucoup ne croient pas en la culpabilité de Jean-Louis Cayrou, ce jardinier suspecté d'avoir assassiné, en août dernier, Patricia Wilson, une Anglaise de 58 ans, dont il était l'amant. Les rumeurs vont bon train.
Sur la place, les clapotis de la fontaine rythment la tranquillité de cet après-midi d'automne ensoleillé. Après la tempête provoquée par la disparition, le 17 août dernier, de Patricia Wilson, une Anglaise de 58 ans, le calme semble revenu à Vabre-Tizac, petit village de 400 âmes de l'ouest Aveyron lové au cœur de la vallée du Viaur. Mais cette sérénité n'est que de façade. La culpabilité supposée de Jean-Louis Cayrou (1), le jardinier et ancien amant de la «belle anglaise», dans sa disparition, voire sa mort, est loin de faire l'unanimité dans la commune et ses alentours. «Surtout que son corps n'a jamais été retrouvé et que toutes les pistes n'ont pas été explorées», lâche un habitant.
Cet ancien agriculteur qui assure bien connaître le jardinier, en est persuadé : «Pour moi il est incapable de faire un truc pareil . C'est un gars gentil et serviable. Il était toujours prêt à rendre service.» Une retraitée se demande pourquoi les gendarmes n'enquêtent pas en Angleterre : «Elle et son mari étaient séparés et il y avait entre eux des problèmes d'argent à cause de la vente de leur maison. Alors pourquoi ne vont-ils pas le chercher là-bas pour lui causer ?».
Le patron de l'auberge du village, Jacky Dejonghe, chez qui passe pas mal de monde, confirme que les hypothèses et les rumeurs vont bon train. Il y a quelques jours, se rappelle-t-il, un client lui a certifié savoir que, «le mari de Patricia Wilson avait disparu depuis le crime... comme par hasard». Un autre, se souvient-il encore, «se demandait si le cambriolage de la maison de Patricia, survenu il y a une quinzaine de jours, «ne serait pas l'œuvre du vrai tueur venu effacer quelques empreintes». Quelques-uns avancent même «qu'elle serait peut-être repartie en Angleterre».
Autant d'allégations qui se heurtent cependant à la réalité de l'enquête et que ne partagent pas de nombreux habitants du village.
Ainsi, pour la justice, la séparation mal vécue par Jean-Louis Cayrou, après une idylle de courte durée avec Patricia, pourrait être le mobile du crime. «Elle nous disait qu'il la harcelait, qu'il la menaçait et qu'il avait même tenté de l'étrangler en juillet» ont rapporté aux gendarmes plusieurs proches de la «disparue». En plus de l'importante quantité de sang qu'elle a perdue à son domicile, des traces de son sang ont aussi été retrouvées dans le coffre de la voiture de Jean-Louis Cayrou. Cela conduit bien évidemment à penser qu'elle n'est plus en vie. Les gendarmes poursuivent toujours leurs recherches pour retrouver son corps.
Et puis, il y a ce dernier appel téléphonique que le jardinier a donné à Patricia, à 20 h 57, le soir de sa disparition. «Ensuite, il ne l'a plus jamais appelée, comme s'il savait qu'elle ne serait plus jamais joignable, lui qui n'avait de cesse de lui téléphoner», confie un enquêteur.
«Tout cela, mais aussi d'autres éléments, confirment l'ensemble des charges qui pèsent contre M.Cayrou» considère Patrick Desjardins, procureur adjoint de la République à Montpellier. Du fond de sa cellule, Jean-Louis Cayrou n'a de cesse de clamer son innoncence.
(1) Bien que mis en examen pour assassinat et écroué il est toujours présumé innocent
http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/04/1456438-disparition-de-patricia-wilson-a-vabre-tizac-le-village-divise.html
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