samedi 22 septembre 2012

Prison ferme requise en appel contre un maire de l’Ain qui avait causé un accident

Six mois de prison ferme, soit le double de ce qui avait été requis en première instance. C’est ce qu’a réclamé, hier après-midi, le parquet, devant la cour d’appel de Lyon, à l’encontre de Jean Chabry, maire de Jujurieux (Ain) depuis 1995, conseiller général depuis 1998 et président de la communauté de communes des Rives de l’Ain.
En première instance, reconnu coupable de blessures involontaires (incapacité n’excédant pas trois mois), de délit de fuite et de conduite en état alcoolique en récidive, l’élu avait écopé de six mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve de 18 mois, avec l’obligation d’indemniser les victimes. Son permis avait été annulé et il lui était interdit de le repasser pendant 12 mois.
Retour sur le jeudi 16 février 2012, à 17 h 30 sur le boulevard Laurent-Bonnevay, dans l’agglomération lyonnaise. Il y a du monde. Une voiture freine. Le 4x4 Nissan de l’élu, juste derrière, ne s’arrête pas à temps. C’est la collision en chaîne avec trois véhicules impactés.

Une maman et ses deux enfants légèrement blessés dans la collision

Dans l’aventure, une maman est légèrement blessée, tout comme ses deux enfants. « Je regrette amèrement d’avoir pu faire mal à quelqu’un » a déclaré Jean Chabry, contrit, à l’adresse des juges, hier. « Je ne suis pas descendu du véhicule, mais ai demandé aux personnes, par la vitre s’il y avait un problème. Personne ne m’a répondu. J’ai jugé le choc insignifiant et considéré que je pouvais continuer ma route », a poursuivi l’élu. Le président de la Cour d’appel, s’appuyant sur les témoignages, a toutefois une version différente des faits. « Vous êtes descendu, puis remonté… Pourquoi ces personnes mentiraient ? »
Jean Chabry, reparti au volant de son 4x4, avait ensuite été pris en chasse par les forces de l’ordre. « Il a fait une embardée, a failli nous heurter, puis nous a dépassés », avaient consigné les gendarmes. « Je prenais simplement la bretelle pour aller à mon ancienne usine à Vaulx-en-Velin, et c’est là qu’ils m’ont arrêté », a observé Jean Chabry. « J’ai beaucoup de respect pour les forces de l’ordre avec qui je travaille en tant comme élu. Je réfute totalement le délit de fuite et veux bien croire à une erreur d’interprétation de la gendarmerie », a encore expliqué le prévenu. « Si un homme public se doit d’être exemplaire, il n’en est pas moins un homme », a plaidé son avocat, M e Jacques Bernasconi, avant de rappeler les difficultés « personnelles » de son client portant sur un état de santé fragile, « qui exclut la possibilité d’un emprisonnement ferme » et un conflit avec son fils. L’avocat a réclamé la « confirmation du jugement de première instance » et de « ne pas en rajouter ».
L’affaire a été mise en délibéré au 19 octobre prochain.

http://www.leprogres.fr/rhone/2012/09/22/prison-ferme-requise-en-appel-contre-un-maire-de-l-ain-qui-avait-cause-un-accident

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