mercredi 5 septembre 2012

Haute-Loire.Expédition punitive à Monlet contre celui qu’ils accusent de viols

Au-delà de l’affaire jugée par les magistrats ponots, c’est la souffrance d’une famille qui se déverse dans la salle d’audience.
À la barre, une mère et son fils de 21 ans parlent peu, mais il suffit de les observer pour entendre la fureur gronder en eux.
Domiciliés à Polignac, tous les deux doivent répondre de violences en réunion et avec préméditation.
Leur expédition punitive remonte à la nuit du 2 au 3 mars 2011. La cible est un quadragénaire demeurant à Monlet, celui que le fils a désigné comme étant son violeur.
Les agressions remonteraient aux années 2003-2004. Le jeune homme aurait gardé le silence, jusqu’à ce que le secret devienne trop lourd à porter. Jusqu’à ce qu’il dévoile l’insupportable à sa maman.
La mère ayant, elle aussi, été victime de sévices sexuels par un frère à l’adolescence, elle décide alors de monter en pleine nuit, avec son fils, chez celui qui a fait du mal, celui que l’on a également accusé de faits de même nature sur une petite-nièce dans la famille, affaire classée sans suite par la justice depuis.
La mère frappe la première sur l’homme, attiré dehors par la lueur des phares de voiture. Il ne se défend pas. Il s’écroule à terre. Puis, tous les deux frappent encore à coups de pieds et de poings et avec une pierre sur le visage.
Jacques Louvier, le nouveau procureur de la République, donne un nom à ce déchaînement de violence : « barbarie ». « Même si nous prenons en compte votre souffrance, la société doit aussi prendre en compte votre dangerosité. »
Sortant d’un accident vasculaire cérébral, la femme de 45 ans ne peut plus parler, mais elle indique, dans sa déposition faite aux gendarmes, être effectivement partie avec l’intention de tuer. « Il serait dans la salle d’audience aujourd’hui, je n’aurais pas hésité à le frapper devant vous », lance le fils. « Ce n’est pas un acte de violence gratuite, c’est un acte assumé », résume Cédric Augeyre, avocat de la défense. « Il n’y a pas qu’une seule victime dans cette affaire. »
La mère et son fils sont condamnés à douze mois de prison avec sursis. Une peine assortie d’une mise à l’épreuve incluant une obligation de soins, une indémnisation de la victime (le montant sera déterminé à l’issue d’une audience en intérêts civils au mois de février) et une interdiction d’entrer en contact avec elle.
Concernant les révélations du jeune homme, une procédure est en cours.

http://www.leprogres.fr/haute-loire/2012/09/05/expedition-punitive-a-monlet-contre-celui-qu-ils-accusent-de-viols

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