C'est un dossier qui a mis quatre ans à sortir qui sera jugé dès lundi et jusqu'à jeudi prochain par la cour d'assises du Tarn à Albi. Guillaume Scheffer, 41 ans à l'époque des faits, est accusé de tentative d'assassinat sur son épouse, Ghislaine, le 10 octobre 2008 à Gaillac. Elle a survécu à sa chute de 20 m du pont Saint-Michel dans les eaux glacées du Tarn. Repêchée sur une rive, traumatisée, souffrant de terribles hématomes sur tout le corps et transie de froid dans sa chemise de nuit, elle ne cessait de répéter : «Je ne comprends pas, c'est mon mari qui m'a jetée du pont».
Véritable miraculée de ce drame familial qu'elle n'a jamais pu anticiper, Ghislaine, 45 ans, désigne le coupable : son mari adoré, cadre à l'UMT et père de ses deux enfants, âgés de 3 et 5 ans. Entendue longuement par les enquêteurs, elle va dérouler le fil d'une soirée qui a brisé sa vie de famille.La veille, petite soirée classique. Son mari lui apporte un dessert composé de fromage blanc et de confiture. Une forte amertume s'en dégage et Ghislaine le lui fait remarquer. «C'est sans doute la confiture». Il en change et confectionne un nouveau dessert qu'elle avale. Peu de temps après, elle part se coucher. Plus tard dans la nuit, son mari la réveille, «pour lui faire prendre l'air». Il la conduit en voiture à proximité du pont Saint-Michel, l'accompagne quelques mètres, la saisit par la taille et la fait basculer par-dessus la rambarde avant de repartir se coucher.
«Des appels au secours»
Mais Guillaume Scheffer apprendra plus tard que son arrivée n'est pas passée inaperçue. Le veilleur de nuit de la discothèque, le Bakardy, à proximité du pont, a remarqué un individu qui rejoint son véhicule et part en direction de Gaillac. Il entend aussitôt des appels au secours en provenance des berges du Tarn. Avec sa lampe torche, il aperçoit une forme au pied de l'abbaye et prévient les secours. Il est 1 h 25 du matin.Le mari est interpellé dans la nuit par les gendarmes. Il livre plusieurs versions, expliquant qu'il ne savait pas que son épouse n'était plus dans le lit, puis il précise qu'il s'est réveillé, qu'il a constaté sa disparition et l'absence de sa voiture, une Clio. Il aurait pris sa Mégane, rejoint le pont où ils aimaient se promener, n'aurait rien vu et aurait regagné la maison.
La Clio a été retrouvée le même jour, sur le parking de la place Saint-Michel, avec les clés et ses lunettes de vue à bord.
Voulait-il simuler le suicide de son épouse ? L'époux indélicat finit par reconnaître les faits, expliquant aux enquêteurs, «qu'au moment de préparer le dessert, quelque chose s'est mis en marche» et qu'il avait ressenti le besoin irrépressible de se débarrasser de son épouse. Notamment parce qu'il aurait rencontré quelqu'un d'autre. Ghislaine est vite devenue une entrave à la nouvelle vie qu'il souhaitait mener. Mais rien n'a marché comme il le souhaitait.
L'accusé sera défendu par Mes Georges Holleaux, Olivia Maury et Marion Lissot. Son épouse sera représentée par Me Philippe Pressecq. Avocat général, Pascal Suhard.Les débats commencent lundi matin à 9 heures au palais de justice d'Albi.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/15/1440651-gaillac-il-tente-de-tuer-sa-femme-en-la-jetant-du-pont.html
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