Un braquage à main armée a eu lieu en plein centre-ville et en plein jour, hier, dans un tabac-presse auscitain.
Il est 11 h 20 lorsque Martine Toulon voit entrer dans son tabac-presse-épicerie, situé au pied de l'escalier monumental, un homme. La tête enfouie sous la cagoule de son sweat-shirt, les yeux cachés par des lunettes « mouche » à la mode féminine et le bas du visage enfoncé dans les vêtements, il se poste à l'entrée du magasin. « Il est resté là, au niveau des bonbons », raconte la patronne, depuis vingt-trois ans, du magasin Totem, installé sur les berges du Gers. « Il m'a montré une arme. » Était-ce un revolver, un pistolet ou une arme à air comprimée ?
« Il s'est enfui en courant »
Derrière le comptoir qui la sépare de son agresseur, la patronne fait preuve d'un sang-froid et d'un calme à toute épreuve et dont elle s'étonne elle-même. « Je n'ai pas eu peur, sur le moment. J'ai plutôt ressenti de la colère. J'ai voulu lui jeter la caisse à la figure, mais mes mains tremblaient et la caisse est tombée par terre. Il m'a dit ''non, c'est les billets que je veux !'' » Alors j'ai fait le tour du comptoir pour venir à sa rencontre et je lui ai dit : « Je vais appeler ma famille et la police. Sur ce, il est sorti et s'est enfui en courant. »
Elle appelle immédiatement la police d'Auch qui, située à quelques centaines de mètres plus haut, place de la cathédrale, accourt. En voiture et à pied, munis de gilets pare-balles, les policiers « étaient là alors que j'étais toujours en ligne avec le commissariat », raconte Martine Toulon.
À ce moment, des clients arrivent. Des voisins viennent chercher leur pain pour le déjeuner. Certains ont pu apporter un témoignage affirmant qu'ils avaient vu un homme vêtu d'un sweat à capuche partir en courant dans les ruelles derrière le tabac, dans ce quartier en bord de Gers.
Hier soir, Martine Toulon a poursuivi sa journée de travail jusqu'à la fermeture du soir. « Je ne veux pas fermer. Pour quoi faire ? C'est mon travail ici, c'est comme ça que je gagne ma vie. Je ne vais pas rester chez moi à me morfondre. Si je décidais de fermer, alors je ne rouvrirais pas non plus les jours suivants… Non, je continue. Et puis, je ne veux pas qu'il croie qu'il m'a fait peur, je ne voudrais pas lui laisser ce plaisir. »
Alors, Martine Toulon rouvrira son commerce aujourd'hui et puis demain et les jours suivants. Mais elle craint l'hiver et la nuit qui tombe dès 17 heures. Avec son fort caractère et son regard franc, elle continuera de servir ses clients. Mais ne regardera plus la porte d'entrée avec la même confiance que jusqu'à présent.
http://www.sudouest.fr/2012/09/19/il-m-a-braquee-avec-une-arme-a-poing-825018-2277.php
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