dimanche 23 septembre 2012

Bordeaux : cinq ans de prison pour l'homme aux douze identités

La présidente Frédérique Gayssot s'est presque amusée en énonçant les douze noms différents sous lesquels l'homme qu'elle avait en face d'elle est apparu en rentrant ses empreintes dans le Faed (fichier automatisé des empreintes digitales). Âgé de 52 ans ou de 58 ans selon les cas, celui qui comparaissait mercredi après-midi sous le nom de Jacques Nouanda a été condamné à cinq ans de prison ferme et maintenu en détention. Il s'y trouve depuis son interpellation par les policiers bordelais le 4 novembre 2011.
Avec un faux passeport
La veille, probablement accompagné d'un certain Johnny pour lui servir de guide, celui qui se fait appeler Jacques Nouanda s'est présenté dans plusieurs bureaux de poste à Bordeaux, Villenave-d'Ornon, Tresse et Vayres. Avec l'identité et les coordonnées bancaires d'un homme qui habite en région parisienne et muni d'un faux passeport à son nom, il a retiré pour plus de 50 000 euros d'argent liquide.
Mais pour la présidente du tribunal, comme pour le vice-procureur Jean-Louis Rey et même pour l'avocate du prévenu Hélène Poulou, il paraissait évident qu'il n'avait pu agir seul. Les transactions ont en effet été effectuées (virement et retrait) en trente minutes entre chaque bureau de poste. Ce qui est matériellement difficile dans la seule ville de Bordeaux et devient impossible entre Vayres et Bordeaux. Simplement l'homme est resté mué, n'a donné aucune information précise sur le fameux Johnny et avait déjà été condamné en 2009 pour des faits d'escroquerie.
Deux Jacques Nouanda
Jean-Louis Rey relevait au passage qu'un homme répondant au nom de Jacques Nouanda travaillait bien dans une entreprise près de Paris comme le prévenu l'avait indiqué. Mais problème, ce Jacques Nouanda là a travaillé jusqu'au 11 avril 2012 alors que l'autre Jacques Nouanda se trouvait en détention provisoire depuis le 4 novembre précédent, date de son interpellation par les policiers bordelais. « Je crois que l'on se fiche de nous et que Jacques Nouanda collabore à une véritable petite structure organisée », affirmait le vice-procureur qui demandait « au minimum, la peine plancher de quatre ans de prison, puisqu'il est en récidive. »
Hélène Poullou n'excluait pas que son client ait pu être entouré ou épaulé. Mais selon elle, il n'est qu'un petit maillon, qui ne détient pas d'information. Elle demandait au tribunal d'écarter la peine plancher et d'infliger une peine avec sursis et mise à l'épreuve. Les juges sont plutôt allés dans le sens du vice-procureur en prononçant même une peine au-delà de ses réquisitions.

http://www.sudouest.fr/2012/09/22/cinq-ans-pour-l-homme-aux-douze-noms-828326-2780.php

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