Le tribunal correctionnel de Laon a relaxé une Chaunoise qui avait blessé d'un coup de couteau au genou son agresseur, lors d'un conflit pour tapage.
MARJORIE HUTTE passait hier au tribunal correctionnel de Laon. Accusée de violence aggravée pour avoir blessé son voisin au moyen d'un couteau, Marjorie a été relaxée pour légitime défense. Blessé au genou, il avait été transporté à l'hôpital où son état fut jugé grave. Il pouvait perdre une partie de l'usage de sa jambe. À la tombée du jugement, la partie civile, la victime, est déboutée.
Les faits remontent à la soirée du 17 mars 2012. Marjorie Hutte habite un immeuble de Chauny avec son mari et ses trois enfants en bas âge. Cette jeune femme est auxiliaire de vie en congé maternité. Comme souvent les voisins du dessus font du tapage. Son mari les menace d'appeler la police.
De part et d'autre, chacun est alcoolisé. Une altercation commence sur le parking de l'immeuble. La dispute dégénère.
Les femmes, Marjorie et la nièce de son mari s'enferment avec les enfants qui sont ce soir-là six dans l'appartement.
À partir de ce moment les versions divergent. Les voisins du dessus accusent Marjorie Hutte d'être venue les attaquer avec son couteau : « Pour enfin en découdre », déclarent-ils. Marjorie, elle, accuse ses voisins d'être rentrés chez elle pour l'agresser avec sa famille. Elle reçoit un coup à la poitrine. Elle tombe, se relève et attrape un couteau et lui assène un coup profond au genou.
L'enquête confirme ses propos. Sa porte a bien été forcée et un médecin a constaté la trace de coup sur son poignet et son ventre. De plus, elle n'a jamais nié les faits qu'on lui incombe. Elle regrette son accès de folie.
Le procureur a déploré la disproportion de la réaction de l'accusé : « On ne peut pas se faire justice soit-même. » Les magistrates ont cependant pris en compte que Marjorie Hutte n'avait, avant ce fait, pas d'antécédents judiciaires et qu'elle est appréciée par l'ensemble du voisinage.
Heureuse du résultat de l'audience, Marjorie veut au plus vite tourner la page. Elle a déjà déménagé de son immeuble.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/querelle-de-voisinage-a-chauny-elle-blesse-son-agresseur-le-juge-la-relaxe
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