Tribunal correctionnel de Saint-Quentin.- Il s'était rendu quelque temps après le dramatique accident qui avait laissé sa victime cinq semaines dans le coma. Mardi, il a été condamné à six mois avec sursis.
Le choc aurait pu coûter la vie à un salarié de l'Habitat Saint-Quentinois, âgé aujourd'hui de 43 ans. Il est très tôt, ce 15 février 2011. L'aube n'est pas encore levée. Le technicien de surface se rend au travail à mobylette. Comme tous les jours. « Je fais ce même trajet depuis vingt-cinq ans. Et depuis cinq ans sur cette mobylette », raconte la victime. Tout d'un coup, le choc, à l'angle des rues Bailleux et Camille-Desmoulins. La Clio d'Antoine, 37 ans, et le deux-roues entrent en collision.
Un an et quelques mois plus tard, ce mardi, à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Quentin, le prévenu admet : « C'était la nuit, je ne voyais rien. Mais j'ai senti quelque chose. J'ai cru que c'était un choc sur le pare-brise. »
Il voit son véhicule abîmé, et… repart. La suite ? Les magistrats la racontent : « Des passants retrouvent le blessé hagard, sur le trottoir. Impossible de se souvenir de quoi que soit. » La mobylette, à quinze mètres de là. Ce sont ces témoins qui appellent les secours.
« Je ne me rappelle plus de rien », confie encore aujourd'hui la victime à l'audience.
Délit de fuite et preuves maquillées
Après le délit de fuite, Antoine lit bien les appels à témoin dans la presse. Mais il a peur.
Alors que l'accidenté est dans le coma, transféré au centre hospitalier d'Amiens, touché au bassin et à la jambe, le chauffard cherche à maquiller les preuves.
Les policiers recherchent activement une Renault Clio grise. Des traces de choc devraient être visibles à l'avant droit, au vu des débris du pare-chocs visibles sur les lieux de l'accident. Alors Antoine porte sa voiture dans un garage. C'est le garagiste qui va alerter les fonctionnaires. Antoine va finalement se rendre de lui-même avant d'être interpellé.
Pire : « J'ai fait une fausse déclaration d'accident, je suis allé voir un ami pour qu'ils disent aux assurances être entré en collision à un giratoire. J'avais fait un délit de fuite. Je savais que j'avais une chance sur deux de ne pas être retrouvé. J'ai tenté ma chance, ça n'a pas marché. »
Il comparaît donc ce mardi pour blessures involontaires, délit de fuite, destruction d'objet concernant un crime ou un délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité, altération frauduleuse de la vérité dans un écrit.
Seulement voilà : les juges ne peuvent que constater et expliquer à la victime : « Votre mobylette se trouvait au-delà du stop. » Le cyclo a donc pu marquer l'arrêt et repartir, la priorité est grillée.
Antoine se retrouve donc relaxé pour les blessures involontaires. Mais pour tout le reste, il est condamné à six mois de prison avec sursis, et six mois de suspension de permis. Plus l'obligation d'effectuer un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
http://www.aisnenouvelle.fr/article/faits-divers-%E2%80%93-justice/six-mois-avec-sursis-pour-cinq-semaines-de-coma
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