« On entendait du bruit dans les greniers. Ça courait, ça se battait. On pensait à des fouines ou à des loirs », indique Martine, au bord des larmes tant la situation s’est dégradée au fil des mois. Mais ce sont bien des rats qui ont investi la maison de ces paisibles sexagénaires depuis que leurs voisins ont définitivement quitté leur location, en février dernier.
Au cœur de cette invasion, des copeaux à litière et des sacs entiers de croquettes pourtant fermés et conditionnés en cartons mais laissés à l’abandon. Les rongeurs les ont attaqués en proliférant par le mur mitoyen et le grenier. « On a mis du raticide et du blé empoisonné. On a réussi à en attraper deux dans une cage mais il y en a qui m’ont filé entre les jambes à deux reprises », tremble encore Martine.
Outre les crottes, les rats ont dévasté l’isolation, arrachant laine de verre et polystyrène. Ils se sont même introduits dans le plancher des chambres. La décomposition de certains, piégés par le poison, a infecté d’une odeur pestilentielle la demeure natale de Michel.
Asticots qui tombent du plafond
Pire encore. « Le samedi de la Pentecôte, mon petit-fils de 3 ans et demi a remarqué des asticots dans la cuisine. Le dimanche soir, on en a ramassé une centaine dans une pelle à feu. Il y en avait aussi qui tombaient du plafond dans la salle à manger et sur la moquette des chambres. Après, on a eu les mouches… »Avisée de la situation, la gendarmerie de Montiers-sur-Saulx est venue constater les faits le 29 mai. L’une des trois filles du couple, Sabine, convainc alors ses parents de quitter leur maison. Très douloureux.
Depuis, ces derniers sont hébergés chez une tante de Michel, au village, naviguant en alternance chez leurs filles pour les repas. Dans leur maison aérée au quotidien, les lits sont bâchés, les chaises dressées sur les tables, une odeur nauséabonde encore bien présente, comme les rats d’ailleurs.
Le maire de la commune, Pierre Varinot, a signé un arrêté daté du 6 juin, mettant en demeure l’ex-locataire et le propriétaire des lieux de nettoyer efficacement les deux habitations. Un courrier également adressé à la délégation territoriale meusienne de l’Agence régionale de la Santé (ex-DDASS).
« L’ex-locataire est revenue le 14 juin pour nettoyer le n°30 mais pas chez nous ! », regrette Martine en dénonçant la lenteur des procédures. D’autant qu’un devis réalisé le 12 juin par une entreprise spécialisée s’élève à 11.000 € pour dératiser, désinfecter et refaire à neuf l’isolation. Un coup très dur pour « des petites retraites ».
Le 15 juin, deux adjoints au maire et le propriétaire du n°30 ont rédigé un procès-verbal de visite. Autres personnes au courant de la situation : le procureur de la République de Bar-le-Duc et l’assurance du couple (Groupama), dont un représentant doit passer le 26 juin. « On espère revenir chez nous le plus vite possible. Vous savez, c’est dur d’entendre de la bouche de ses petits-enfants que leurs grands-parents ne veulent plus les accueillir… », conclut Martine, à bout de nerfs
http://www.estrepublicain.fr/meuse/2012/06/21/pieges-comme-des-rats
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