Accusé de violences mortelles sur son épouse à Fresnoy-le-Grand, Emmanuel Siegmund connaîtra son sort ce soir. Hier, les derniers instants de la maman ont été racontés par son fils âgé de 14 ans.
«AU secours. » Ce cri de détresse déchire la fin d'après-midi, le vendredi 11 février 2010, dans une maison de Fresnoy-le-Grand. Il résonne au n° 564 de la rue Jean-Jaurès. C'est une voix de femme et c'est la dernière fois que Sonia Masse, 44 ans, épouse Siegmund, s'exprime. À chaque scène de violence, l'enfant du couple se réfugie près de son ordinateur. Ce soir-là, il prévient son père qu'il va venir dire bonsoir à sa maman. Emmanuel Siegmund, l'accusé, lui répond qu'elle est fatiguée et que cela n'est pas nécessaire. Quand le fils, âgé de 12 ans, se dirige vers le canapé du salon, le lendemain, il constate la présence du corps allongé sur le dos de sa mère. Il est recouvert d'une couette et il est tout froid. Ce n'est que deux jours après que les pompiers sont prévenus.
En attendant, le père et le fils prennent leur repas à quelques mètres du cadavre. Le drame ne change rien à l'emploi du temps familial. Le chien, énergique, est conduit en promenade à Étaves-et-Bocquiaux. Le père aperçoit, devant une maison, la voiture d'une connaissance. C'est cet homme qui les accompagne à Fresnoy-le-Grand et alerte les secours. L'enfant est conduit au centre hospitalier de Saint-Quentin pour subir des examens. Il pose cette question à une infirmière : « Est-ce que ma mère aura droit à un enterrement ? »
Un témoignage édifiant
C'est bien lui, l'élément clé dans ce huis clos dramatique, l'enfant écartelé entre son père accusé et sa maman décédée.
Âgé de 14 ans, il a témoigné hier. Le malheur l'a rendu mûr. Il a la voix d'un adolescent mais il utilise les mots d'un adulte. « Tout le monde savait qu'il y avait des violences à la maison mais personne n'a rien fait. J'ai vu ma mère couverte de bleus sur sa tête. Elle n'était plus reconnaissable. Je me suis dit qu'elle était morte. Mon père m'a dit qu'on allait l'enterrer dans le jardin. Il l'a recouverte d'une couverture et laissée là. La journée du samedi s'est déroulée normalement. On a fait des courses en achetant du pain et un éclair au chocolat. Mon père ne parlait pas. C'était un peu horrible. Chaque année, lors de la fête des mères, je vais porter une fleur sur la tombe de ma maman pour honorer sa mémoire. »*
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/il-raconte-les-derniers-instants-de-sa-maman-aux-assises
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