mardi 19 juin 2012

Escroc par nécessité

Le tribunal est visiblement touché par le cas de Philippe qui comparait pour la première fois en 52 ans d’existence. Il en vibre de stress et de gêne à la barre.
Enfoncé dans le surendettement, ce salarié nancéien d’un fournisseur d’accès internet s’est servi des coordonnées bancaires et de numéros de cartes de paiement dont il relevait jusqu’au code de sécurité, pour multiplier les achats sur internet entre le 1er janvier et le 6 avril 2012. La série d’escroqueries, commises dans une grande surface de la région et plusieurs commerces de détail, ne doit rien à l’appât du gain du prévenu. Il a agi par nécessité. Le parquet le comprend en ne réclamant que 5 mois d’emprisonnement avec sursis.
Philippe, qui élève seul son fils adoptif de 14 ans, ne s’en sort pas. Ses achats sur la toile ne concernent que des denrées alimentaires qu’il chargeait au drive et des chaussures, explique son conseil Me Jean Kopf. Il a voulu offrir « deux jours de joie pour son fils à Eurodisney », mais la transaction n’a pas fonctionné, ajoute l’avocat qui plaide « le suicide social. Il nous faut le sauver, le sortir de son enfermement ». Son employeur, qui connaît la situation, l’a pour le moment mis à pied, « compte tenu de sa qualité », précise Me Kopf. La défense espère une non-inscription au volet 2 du casier pour permettre à son client de reprendre le travail. Le tribunal l’accorde en prononçant 5 mois avec sursis et la restitution de la voiture de Philippe qui lui avait été confisquée. Elle lui permettra, en travaillant, de rembourser les 1.400 € de réparations accordées aux différentes victimes.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/faits-divers

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