C'est ce qui s'appelle avoir à la fois du sang-froid, du courage et de la jugeote. À peine âgés de dix ans, deux frères jumeaux du quartier de La Bastide, Julien et Arnaud Larroque, ont accidentellement été plongés dans une situation critique, dont ils se sont sortis de la meilleure manière. Mercredi dernier, alors qu'ils dormaient chez leur grand-mère, sur le cours Le Rouzic, ils ont entendu un bruit étrange. « On est allé voir, racontent-ils, on a trouvé notre grand-mère sur une chaise, on lui parlait mais elle ne répondait pas ». Les gamins Larroque comprennent vite que leur grand-mère est en difficulté et, malgré l'affolement qui les saisit, ils parviennent à prendre la bonne décision.
Ils ne le savent pas, mais leur aïeule est en train de faire un accident vasculaire cérébral. L'heure est donc grave, car ils sont seuls avec elle. « On a été au téléphone, on a cherché à appeler notre père, puis notre mère, mais ça ne marchait pas, se souvient Julien. Pendant ce temps, Arnaud lui tenait la tête, il a aussi placé des coussins autour de sa chaise, au cas où elle tomberait. On a ensuite téléphoné aux pompiers, mais ça ne marchait pas non plus. Puis, à la troisième fois, ils ont répondu. Je leur ai donné l'adresse, j'ai dit que ma grand-mère ne parlait plus, qu'elle était bloquée sur sa chaise. Ils m'ont dit « on arrive » et ils nous ont passé un médecin au téléphone. Il nous a dit de serrer la main de notre grand-mère, pour voir si elle réagissait. On l'a fait ».
Venus de la caserne de La Benauge, les pompiers sont vite sur les lieux. Ce sont les jumeaux qui leur ouvrent la porte. Au même moment, les parents de Julien et Arnaud Larroque sont prévenus et arrivent eux aussi.
Aujourd'hui, Fred Larroque, le père des jumeaux, ne cache pas sa fierté face au comportement de ses fils, même si l'état de santé toujours critique de leur grand-mère, qui est toujours hospitalisée à l'hôpital Pellegrin, l'empêche de se laisser aller à une pleine joie. « Je leur ai dit que j'étais fier, indique Fred, et surpris. Je sais qu'ils font de bonnes choses, mais ce qu'ils ont fait là, avec la panique, et tous seuls, c'est quelque chose… »
Avec le recul, Arnaud et Julien disent qu'ils ont eu très peur, mais qu'ils ont pu agir. Les pompiers les ont félicités et leur ont offert une peluche : un ours, siglé Sapeurs pompiers. Mais maintenant, ce qui compte le plus pour Arnaud et Julien, c'est que leur grand-mère guérisse. « On a juste envie de lui faire un gros bisou. »
http://www.sudouest.fr/2012/06/02/le-bon-reflexe-des-jumeaux-731736-2780.php
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