La victime a eu la peur de sa vie. Braquée par cet homme qui n'a eu d'autres explications que d'avoir « pété les plombs ».
Pierre* n'en mène pas large lorsqu'il se présente devant le tribunal, hier. Conscient d'avoir fait « une bêtise » il ne cesse de chercher le regard de cette femme, assise, presque prostrée sur le banc des parties civiles. Elle ne tourne pas la tête et tente de réprimer ses émotions. Elle revit le film de l'agression que Pierre lui a fait subir. Le 13 avril, à Tinqueux, cette femme fluette pénètre dans une boulangerie. Il est sept heures du matin, elle est sur le chemin du travail. Ce jour-là, elle ne verra pas son poste de boulot. Et pour cause, alors qu'elle sort de l'échoppe et s'apprête à remettre le contact, un homme cagoulé tente de pénétrer dans l'habitacle.
Par chance, la portière côté passager est verrouillée. L'agresseur insiste. La victime fait alors marche arrière et se retrouve face à face avec cet homme qui sort un revolver de son blouson de cuir noir. La peur au ventre, la femme n'a alors qu'un réflexe : enfoncer l'accélérateur. Elle réussit à effectuer quelques centaines de mètres avant de s'arrêter totalement tétanisée, « en état de choc » attestera son avocat Me Benkoussa qui mentionnera aussi le fait que sa cliente est « très sensible du cœur et revit chaque jour son agression ».
Errance
L'agresseur prendra également la fuite. Il sera vite rattrapé, à l'intérieur de son sac à dos une cagoule et un « Colt » factice (un pistolet à bille en somme, ndlr). Il n'opposera aucune résistance lors de son interpellation. En garde à vue, il ne niera rien. « J'ai fait une bêtise et il faut que je paie. Ce n'est pas excusable ». Pierre avait bu, s'était fait « virer de l'appartement par sa compagne », et avait « traîné dans la rue, dormi dans des garages ». « Je voulais de l'argent tout simplement. C'est la seule solution que j'ai trouvée ».
Si le ministère public a bien saisi que Pierre « n'était ni un braqueur, ni un caïd », les neuf mentions au casier judiciaire « ne plaide pas en votre faveur. De plus, vous vous trouvez en état de récidive légale ». Le parquet demandera une peine de deux ans de prison ferme avec un maintien en détention à l'issue de l'audience. Le délibéré du tribunal ira dans le sens du ministère public en condamnant cet homme d'une cinquantaine d'années, à deux ans de prison dont un ferme. Il a rejoint la maison d'arrêt de la cité des sacres dès la fin de l'audience.
Cette peine est assortie d'un sursis mise à l'épreuve d'une durée de trois ans et d'une obligation d'indemniser la victime.http://www.lunion.presse.fr/article/marne/il-braque-une-passante-deux-ans-de-prison
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