Contrairement à d’autres services d’enquête, ceux de la Police aux frontières (Paf) n’alimentent pas au quotidien les colonnes des journaux. Pour autant, ses fonctionnaires mènent un travail quotidien, souvent en “sous-marin”, à l’instar des brigades chargées de lutter contre le narcotrafic.
Un travail dans l’ombre, de longue haleine aussi, permettant le démantèlement de filières très organisées. Preuve avec cette nouvelle affaire de faux documents administratifs, mise au jour par la Brigade mobile de recherches (BMR) de la Paf héraultaise.
Titres de séjour, cartes d’identité et passeports douteux
Une affaire qui commence voilà huit mois. Lorsque les policiers du Clapas récupèrent auprès de la préfecture une quinzaine de dossiers de demandes de titres de séjour, cartes d’identité et passeports, aux contours douteux.
À partir de là, les limiers de la BMR découvrent que lesdits dossiers présentent nombre de similitudes. Menées en préliminaires, les investigations se poursuivent via une commission rogatoire délivrée par un juge montpelliérain. Recoupements, analyses et écoutes téléphoniques suivent et se révèlent payants : neuf suspects, dont deux semblent constituer le sommet de cette pyramide interlope, sont identifiés.
Interpellations de Nîmes à Marseille
Ayant rassemblé suffisamment, les policiers décident de passer à l’action. Ainsi, mardi dernier, à l’heure du laitier, une quarantaine de fonctionnaires arrête, à Nîmes et Marseille, les personnes désignées, toutes âgées entre 30 et 40 ans.
Et parmi lesquelles figuraient deux femmes qui œuvraient au sein de cette entreprise bien huilée au rang d’intermédiaires. Mettant ainsi un coup d’arrêt "à un réseau très actif", constate l’un des enquêteurs. Lors des perquisitions menées dans la foulée, plusieurs faux documents sont retrouvés.
Une fois les gardes à vue achevées et les présentations faites au magistrat instructeur, trois des mis en cause sont placés en détention provisoire. Les policiers ont également pu découvrir qu’outre ce trafic de faux papiers, les protagonistes utilisaient leur technicité sur une plus large palette d’escroqueries, notamment financières.
Des "archirécidivistes"
Sachant aussi que certains des suspects étaient déjà connus et dont un est qualifié "d’archirécidiviste". Reste que si la collaboration désormais permanente entre les préfectures et la Paf permet de débusquer ce genre d’affaire, c’est en amont que le bât blesse.
Et un observateur avisé de ce genre de dossier d’expliquer : "Aujourd’hui, les documents sont sécurisés. Le problème vient de la fragilité du système de délivrance de ces papiers et titres de séjour. Et puis, comme en matière de stupéfiants, il y a toujours des types qui ont besoin de quelque chose et d’autres pour le leur proposer."
http://www.midilibre.fr/2012/05/19/un-reseau-de-faux-documents-administratifs-demantele,503722.php
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