Champagne et coke pour des afters tendances

De 2006 à 2009, il a arrosé toute la jet-set rémoise et sparnacienne en coke… Il a fait de ses afters le must en matière de soirées festives. Hier, ce viticulteur de la Vallée de l’Ardre, aujourd’hui rangé de la cocaïne, a écopé de 6 mois de prison ferme. Ses fournisseurs ont été plus lourdement sanctionnés.

Tout commence début 2008… sur une dénonciation anonyme. Le service régional de la police judiciaire de Reims a vent qu’un viticulteur de la Vallée de l’Ardre s’adonnerait à des soirées privées à l’occasion desquelles des drogues dures (cocaïne, ecstazy, speed) seraient abondemment cédées et consommées.

Une consommation festive
Entre le 1er janvier et le 9 septembre 2008, ils vont opérer des réquisitions téléphoniques sur sa ligne et ainsi établir plus de 23000 appels entrants, sortants et SMS… dont une bonne partie avec des correspondants connus pour usage et trafic de stupéfiants. Sur information judiciaire, de plus amples écoutes téléphoniques vont être mises en place du 1er janvier au 28 octobre 2009. Elles vont alors établir des contacts fréquents et réguliers avec plusieurs personnes connues pour des affaires de stupéfiants. Placé en garde à vue, le viticulteur va reconnaître une « consommation festive » de la cocaïne. Il va indiquer organiser régulièrement des soirées dans les boîtes de nuit des environs mais également chez lui à Chaumuzy où une mini-discothèque était installée. Au cours de ces soirées, il cédait à titre gratuit de la cocaïne à ses hôtes… des vignerons, des notables, des gens issus de la haute société de Reims et d’Epernay. La jet-set locale…
Plusieurs personnes seront d’ailleurs entendues dans cette affaire. Toutes vont confirmer l’existence de ces soirées et la présence d’une grande majorité de toxicomanes.

4 000 euros/mois
Hier, à la barre du tribunal correctionnel, le viticulteur a reconnu être tombé dans un engrenage, avoir pris de la cocaïne une première fois lors d’une soirée… pour finir par devenir un consommateur habituel. Il va ainsi évaluer sa propre consommation — à l’époque des faits — à 50g/mois (un budget de 4000 euros/mois), soit 1,5 kg de cocaïne consommée entre 2007 et 2008. Mais il va contester en avoir revendu. Il voulait simplement en « faire profiter son cercle d’amis »… Des amis de circonstance, puisque tous envolés depuis qu’il a stoppé net ses petites soirées coke.
Dans cette affaire, il avait mis en cause 4 autres personnes auprès desquelles il se fournissait, environ 5g achetés à celui-là, 7 à 8 fois 50 g à cet autre… Il avait même indiqué avoir voulu investir jusqu’à 15 000 euros en une seule fois et s’être fait avoir : « une carotte » en réalité, il sera livré d’un bloc de béton cellulaire.
Trois de ses « amis » — le quatrième comparaîtra le 26 juin — ont pour la part avoué avoir consommé plus ou moins fréquemment de la cocaïne, mais tous ont nié en revendre. Ils ne parleront que « d’échanges ». Chacun s’approvisionnait de son côté, chacun consommait sa propre coke…
Le bad trip, ils ont finalement failli le connaître hier soir… à l’heure des réquisitions. Au regard des « quantités importantes de drogues dures et des sommes en jeu », le substitut du procureur avait requis quatre mandats de dépôt avec des peines relativement lourdes : 3 ans dont 18 mois avec sursis pour le viticulteur, 2 ans et 3 ans ferme pour les trois autres consommateurs-revendeurs…
La sueur froide passée, les 4 prévenus sont repartis libres du tribunal. Il était 22 heures lorsque la décision est tombée : l’organisateur de soirées « coke » a été condamné à 12 mois de prison dont 6 mois avec sursis. Ses trois comparses ont écopé de 15 mois, 14 mois et 12 mois ferme.http://www.lunion.presse.fr/article/marne/champagne-et-coke-pour-des-afters-tendances