La mémoire de la jeune engagée volontaire du 48e Régiment de Transmissions qui accuse un soldat, alors âgé de 26 ans, de l'avoir violée, est restée sur les PV d'audition. Mais hier, pour la première journée du procès, plus de 3 ans après les faits, elle s'est souvent montrée incapable de répondre aux questions du président Benoît Mornet autrement que par « je ne sais pas » ou « je ne sais plus », parfois au désespoir de son avocat, Me Philippe Briat.
Jusqu'à 15 ans de prison
Défendu par Me édouard Martial, l'accusé, dont la chambre au quartier Toussaint se situait au même étage que celle de la jeune femme, qui avait alors un peu plus de 20 ans, ne nie pas avoir eu avec elle une brève relation sexuelle, ce 14 octobre 2008 vers 18 heures, dans la chambre de cette dernière - il l'aurait d'abord pénétrée « quelques minutes » avec ses doigts, puis « 15 ou 30 secondes » avec son sexe. Il nie en revanche une relation sous la contrainte, expliquant que la passivité qu'il a cru observer chez la jeune fille équivalait dans son esprit à un consentement, quand celle-ci dit qu'elle a d'emblée tenté de le repousser, d'abord lorsqu'il l'a « posée » sur une table pour essayer de l'embrasser, puis lorsqu'il l'a transportée dans ses bras jusqu'à l'un des quatre lits de la chambrée, qu'elle était alors seule à occuper, ce lit sur lequel ont eu lieu les pénétrations. Il dit avoir interrompu l'acte sitôt qu'elle en aurait exprimé la demande, à sa grande surprise. La parole de l'une contre la parole de l'un… sachant que si de nombreux points concordent dans les deux récits, la « subtilité » entre consentement et contrainte peut peser ici jusqu'à 15 années de prison. Et ce ne sont pas les parcours de vie plutôt lisses ni les profils psychologiques finalement assez « banals » des deux jeunes gens qui aideront les jurés à forger leur conviction, pas davantage que la brochette de témoignages de militaires du régiment agenais entendus hier, souvent d'une grande vacuité. Le seul à avoir vraiment marqué les esprits aura sans doute été celui de l'enquêtrice de la gendarmerie qui a auditionné la jeune femme à deux reprises, au lendemain et au surlendemain des faits, certaine d'avoir eu face à elle « une vraie victime », en dépit de sa méfiance initiale. Du pain bénit pour la partie civile… que l'avocat de l'accusé s'est appliqué à réduire en miettes, observant que les « réponses précises aux questions posées » évoquées par l'enquêtrice ne trouvent pas d'écho dans le procès-verbal - « qui ne comporte pas une seule question ! », tonne Me Martial. Les plaidoiries et les réquisitions sont pour aujourd'hui.http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/23/1313071-viol-ou-flirt-au-48e-rt.html
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