Selon le lieutenant-colonel Hugues Jeannin, commandant la
Section de recherches de la gendarmerie de Rouen, ils ont attiré lundi soir leur
victime "dans un véritable guet-apens". Les quatre garçons l'ont
appelée à de "multiples reprises" et l'un d'eux est venu la chercher
avec un scooter. Selon Valérie Cadignan, procureur de la République à Dieppe, ils
auraient fait aussitôt s'asseoir leur camarade sur un rondin et l'auraient
abattu de deux balles de pistolet de calibre 5,5 millimètres dans la nuque avant
d'asperger son corps d'essence et de le brûler. "Les deux tirs ont été
effectués par des tireurs différents et un seul a été mortel", a-t-elle
précisé. Selon elle, l'acte était "prémédité" depuis plusieurs jours
par les auteurs qui ont attiré leur camarade "dans un piège" et se sont
ensuite débarrassés de l'arme en la jetant dans une mare.
"Ils ne comprennent pas ce qu'ils ont fait"
Interpellés et placés en garde à vue mardi, les quatre jeunes
ont reconnu avoir décidé de tuer leur ami parce qu'ils craignaient qu'il les
dénonce pour un cambriolage qui se serait déroulé début mars. "Cela reste
toutefois à vérifier compte-tenu de la distorsion entre les faits et la
motivation", a dit le procureur. Les garçons interpellés, qui habitent le
village de La Feuillie ou ses environs, n'avaient pas d'antécédents judiciaires.
Ce sont deux fratries de deux frères, âgés à chaque fois de 15
et 17 ans, qui ont fréquenté les mêmes établissements scolaires qu'Alexandre.
Pascal Legay, le maire de La Feuillie a fait état de son
"incompréhension". "De ce que je sais, ces jeunes ne se rendent pas
compte de ce qu'ils ont fait", a-t-il dit. "La Feuillie est un village
tranquille. On n'arrive pas à comprendre. On tombe le cul par terre",
a-t-il dit
Le corps à demi-calciné a été trouvé, dans la nuit de lundi à
mardi, par un agent de l'Office national des forêts qui effectuait un comptage
animalier. La découverte sur place du téléphone portable de la victime et d'un
morceau de sa carte bancaire a permis aux hommes de la Section de recherches de
la gendarmerie de Rouen de remonter rapidement jusqu'à ses fréquentations.
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