Les orages de 2009 ont provoqué l'effondrement de la cave de son voisin… Et de son terrain ! Depuis plus d'un an, Bruno Monfroy et sa famille ne peuvent du coup plus habiter chez eux car leur logement menace de s'effondrer. Édifiant.
«J'AI un salaire décent et je suis obligé de mendier des bons alimentaires… Je ne sais plus quoi faire. » Bruno Monfroy, résidant à Saulchery, dans le canton de Charly-sur-Marne commence à avoir le couteau sous la gorge. Depuis maintenant plus d'un an, il ne peut plus habiter dans sa maison située rue Nationale. Un trou énorme, de près de deux mètres de profondeur, éventre sa propriété. Et la situation n'a de cesse de creuser son compte en banque.
Si seulement le père de famille était le seul responsable… Mais l'une des raisons principale de l'affaissement de son terrain provient… de la négligence de ses voisins. Du coup, alors que la quasi-totalité des sinistrés du sud de l'Aisne a retrouvé une vie normale après les orages destructeurs de juin 2009, la situation est aujourd'hui au point mort pour Bruno Monfroy, sa femme et leurs deux enfants.
Une situation aggravée
La situation est qualifiable d'absurde. L'habitation de la famille Monfroy a, en effet, été épargnée le jour de la catastrophe. « L'eau n'a pas touché la maison, mais a traversé la propriété. La dépendance a fait barrage et l'eau a raviné au pied d'un des murs. Un petit trou est apparu au pied de ce bâtiment. » Le lendemain, le cauchemar commence. « Nous avons été réveillés par un grand boum ! Un trou de 3 mètres de diamètre est apparu. Le terrain n'a pas bougé jusqu'en décembre 2009, lorsque le trou s'est agrandi de nouveau. »
M. Monfroy attendra plusieurs mois avant de connaître l'origine du problème. « La cave d'un voisin passe juste en dessous de notre propriété. Nous n'en avons jamais eu connaissance, elle n'était pas enregistrée sur le cadastre… » Or, ses voisins connaissent très bien l'origine de l'effondrement. En effet, leur logement a été en partie détruit par les inondations de 2009. Leur assureur les a indemnisés. D'après nos informations, les fonds versés comprenaient la réfection de l'intérieur de la maison. Mais une partie était également destinée au comblement de la cave.
Bref, les voisins des Monfroy ont empoché la somme, mais jamais réalisé les travaux. Du coup, c'est la famille voisine qui trinque. interrogés sur le sujet, les voisins des Monfroy se justifiaient de la manière suivante. « L'assureur nous a donné une enveloppe pour les travaux, qui a tout juste suffi… Ce n'est pas de la mauvaise volonté ». Il n'empêche, une procédure judiciaire a été entamée pour résoudre les conséquences de cet « oubli ».
Aujourd'hui, l'« oubli » se chiffre en dizaine de milliers d'euros. Et laisse la famille Monfroy sur le carreau. Mais ce n'est pas tout. Au lieu de laisser leur cave en l'état, les riverains des Monfroy l'ont… remplie de gravats et bouchée au ciment ! Les experts mandatés par la justice ne peuvent évaluer le coût total de la mise en sécurité du site. Du coup, il faut commencer par déblayer ladite cave ! « Début janvier, nous avons reçu un devis pour cette opération », indique Bruno Monfroy. Montant : 31 000 euros. Pour le moment, ni les Monfroy, ni les voisins, ni même leurs assureurs respectifs ne veulent mettre la main à la poche. Le dossier est sur le bureau du juge du tribunal de grande instance de Soissons. Dans les semaines à venir, le magistrat devrait désigner celui qui réglera la facture.http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/le-dernier-sinistre-des-orages-de-2009-galere-toujours
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