lundi 27 février 2012

Les ressorts de l’horreur

Selon l’avocat Me Massé, Emmanuel Burtin a besoin de s’expliquer. Il aura quatre jours pour le faire. Pour tenter de donner les réponses tant attendues par la famille de Perrine Wolff. Pourquoi et comment a-t-il mis fin aux jours de cette jolie jeune femme brune de 32 ans, passionnée de plongée, technicienne de laboratoire sans histoire ? Cette question les ronge depuis deux ans et demi.
Perrine se volatilise mystérieusement dans l’après-midi du 3 juillet 2009. Le lundi suivant, inquiet de ne pas la voir se présenter sur son lieu de travail, un collègue donne l’alerte… Bientôt relayé par la sœur de Perrine. Ses papiers, affaires personnelles et même sa voiture, sont à son domicile, un pavillon situé à Essey-lès-Nancy.

« Une décision commune »

Très rapidement des avis de recherche circulent sur le net et dans la presse. Les enquêteurs eux, procèdent à des investigations, se concentrent notamment sur l’entourage sentimental de la jeune femme. Ce travail les mène naturellement vers Emmanuel Burtin, sergent-chef à la caserne Joffre de Nancy. Le pompier vit en couple mais entretient une relation extraconjugale avec Perrine depuis trois ans, relation tumultueuse faite de séparations et de retrouvailles.
Le 16 juillet, il est interpellé et passe aux aveux à trois heures seulement de la fin de sa garde à vue. Oui, consent-il, il a étranglé Perrine chez elle, avant de la transporter jusqu’à Courbesseaux où il réside et de lui offrir une sépulture sommaire dans un champ. Il motive ce geste par une décision commune d’en finir. Sauf que son instinct de survie à lui l’aurait finalement empêché d’attenter à sa propre vie… Ensuite, pour gêner l’identification du corps, il a fracturé les dents de Perrine, a arrosé son corps d’essence, mis le feu puis s’est ravisé au vu des flammes. Détail sordide, il a abusé de sa victime post-mortem.

« Un homme de main »

Deux éléments font cependant vaciller sa version du passage à l’acte improvisé et convainquent le magistrat en charge du dossier du caractère prémédité des faits. Selon les enquêteurs, le trou dans lequel reposait la dépouille de Perrine aurait été creusé avant l’homicide. Et surtout, Emmanuel Burtin a sollicité dès le mois de juin une connaissance à lui pour lui proposer 1.500 € contre la disparition de Perrine. « L’homme de main », a décliné l’offre, mais comparaîtra pour le délit de « Non empêchement à la commission d’un crime ». Me Alexandre Bouthier sera à ses côtés.
La cour d’assises sera présidée par Marie-Cécile Thouzeau. Alain Jomier représentera le ministère public. Les intérêts de la partie civile seront assurés par Me François Robinet. Emmanuel Burtin, accusé d’assassinat et défendu par Me Stéphane Massé, encourt la perpétuité.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/02/27/les-ressorts-de-l-horreur

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