Le tribunal correctionnel de Soissons a, hier, condamné à des peines allant de la simple amende à de la prison ferme dix prévenus impliqués, à des degrés divers, dans une affaire de drogue à Bucy-le-Long.
DANS la commune, le coup de filet des gendarmes, opéré il y a quelques mois, avait fait une traînée de poudre. Hier matin, le tribunal correctionnel jugeait une affaire de stupéfiants qui a la particularité de n'avoir, en effet, touché que le seul village de Bucy-le-Long pendant près de deux ans.
Tout est parti d'un contrôle des militaires dans cette commune du canton de Vailly-sur-Aisne, au cours duquel une personne a jeté un morceau de résine de cannabis à la vue des forces de l'ordre. Lorsqu'il s'est agi de remonter la filière d'approvisionnement, les enquêteurs sont rapidement tombés sur un Bucyquois de 21 ans qui, de janvier 2009 à août 2011, est devenu le fournisseur de nombreux consommateurs de shit de son village.
Ce lundi, autour du principal mis en cause, huit hommes, âgés de 22 à 33 ans, étaient renvoyés devant le tribunal de Soissons pour usage, acquisition, détention, offre ou cession de stupéfiants, certains en récidive, et une jeune femme de 25 ans pour la seule acquisition de drogue pour les besoins de son compagnon, l'un des prévenus.
Des quantités importantes
Dans le cadre de leur enquête, les gendarmes ont procédé à de nombreuses écoutes et multiplié les auditions et recoupements. Pour celui qui est passé de la simple consommation au deal s'est mis en place, selon la présidente du tribunal Céline Garnier, un « vrai business ».
Aux yeux de la substitut du procureur de la République, Marion de La Lande d'Olce - qui a requis des peines allant de 8 mois avec sursis à 2 années de prison ferme, avec la peine plancher pour les récidivistes - cette affaire se caractérise par « les quantités importantes » revendues, « même si chacun essaie de minimiser » ce qu'il a acquis puis consommé.
En fonction des déclarations des uns et des autres, les gendarmes ont évalué à environ 53 kg le total de résine de cannabis écoulé pendant ces deux années, un chiffre contesté par Me Philippe Court, le défenseur du Bucyquois qui avait mis en place ce commerce illicite.
Selon l'avocat, on peut plutôt parler d'une dizaine de kg et « ne pas prendre pour argent comptant les quantités invraisemblables », évoquées.
Un grand absent
Me Court s'est surtout étonné de « l'absence à la barre du principal accusateur » alors qu'il apparaît, dans la procédure, comme l'un des « principaux artisans » du trafic. L'avocat a également regretté que l'enquête des gendarmes n'ait pas pu aboutir à l'identification des « vrais coupables », des quartiers soissonnais de Presles et Chevreux, qui ont fourni son client en résine de cannabis.
Sa consœur Me Arielle Diot, qui intervenait pour l'un des prévenus en état de récidive, insistait, pour sa part, sur « le fléau » de la drogue et les « 15 ans pourris par les stupéfiants » de son client. « Il a connu l'enfer de l'héroïne et la prison » notait l'avocate, pour mieux insister sur sa sortie du tunnel.
Dans leur décision, les juges soissonnais ont fortement adouci les peines requises. Le principal mis en cause, seul à avoir été reconnu coupable d'offre ou cession en plus des autres infractions retenues, a écopé de 12 mois d'emprisonnement dont la moitié assortie du sursis et 500 euros d'amende.
Les huit autres hommes et la jeune femme ont été condamnés à des peines allant de la simple amende de 500 euros à la peine de 5 mois de prison ferme, en passant par de l'emprisonnement avec sursis.http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/dix-prevenus-condamnes-pour-trafic-de-cannabis
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