jeudi 9 février 2012

Des lycéens braqueurs au-dessus de tout soupçon

Tout juste majeurs, avec un parcours scolaire plutôt brillant : deux des trois jeunes interpellés samedi après le vol à main armée de la poste de Mohon présentent un profil pour le moins atypique.

LES trois jeunes qui, samedi, ont attaqué à main armée l'agence postale de Mohon, ont été placés sous contrôle judiciaire à l'issue de la comparution immédiate qui s'est déroulée lundi devant les juges tribunal correctionnel de Charleville-Mézières.
Les trois jeunes -deux majeurs de 18 ans et 19 ans et un mineur de 17 ans et demi, vivant à Villers-Semeuse- encouraient la cour d'assises. Mais le parquet a requalifié l'infraction en vol avec arme en réunion.
Petit rappel des faits : samedi, vers 9 heures, après être entré dans l'agence postale, l'un des braqueurs a donné, avec son pistolet, un grand coup sur le guichet. La vitre a explosé.
Grosse frayeur pour les deux agents, Alain et Corinne, qui sont toujours choqués. Certains postiers sont d'ailleurs interloqués par la décision du tribunal de mettre sous contrôle judiciaire les braqueurs. « Les droits des victimes ont été bafouées », dénonce un postier qui se réserve aussi sur un éventuel mouvement de protestation à l'issue du jugement des braqueurs, prévu le 23 février.
Les deux individus ont dérobé 3 800 euros mais dans leur précipitation, l'un d'eux a laissé tomber la cagoule qu'il portait. Avec cette pièce à conviction ainsi qu'un témoin qui a pu identifier la 307 Peugeot avec laquelle les braqueurs ont pris la fuite, les policiers carolos ont interpellé, quelques heures après le braquage, le conducteur qui leur a donné le nom de ses complices.

Majeur depuis six jours

Le mineur a comparu devant le juge des enfants. Ses deux comparses, dont le conducteur présumé de la voiture, ont un casier judiciaire vierge et ils sont scolarisés en classe de terminale aux lycées Bazin et Monge à Charleville-Mézières.
Le conducteur présumé est né le 30 janvier 1994, il est donc âgé de 18 ans et six jours. Aurait-il attendu le jour de sa majorité pour entrer par la grande porte dans la vie judiciaire ? Le second est à peine plus âgé, 19 ans.
Au cours de la comparution immédiate, les conseils ont regretté que le mineur ne soit pas confronté aux autres protagonistes.
Un procès qui a permis de savoir que l'un des deux prévenus avait eu, l'année dernière, au bac de français les notes de 16 à l'écrit, de 12 à l'oral, et 20/20 en TP (travail personnel) et que les résultats scolaires du second prévenu étaient tout aussi bons.
Des résultats scolaires qui apparaissent en total décalage avec leur comportement ultra-violent.
Leurs parents, qui assistaient à la comparution immédiate, étaient particulièrement effondrés.
L'avocat du conducteur présumé a demandé qu'il soit jugé immédiatement tandis que le conseil de l'autre, a demandé un délai.
Le tribunal a refusé de disjoindre les dossiers et a donc suivi les réquisitions du parquet qui a réclamé une mise sous contrôle judiciaire strict de deux jeunes car ils n'ont pas de mention au casier et sont bien insérés. Le procès est fixé au jeudi 23 février à 13 h 30.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/des-lyceens-braqueurs-au-dessus-de-tout-soupcon

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