jeudi 23 février 2012

Crime passionnel / Un drame de la séparation que rien ne laissait présager

Aucun différend signalé à la police, aucune menace, aucun antécédent de violence… Sur le point de se séparer, l'homme qui a égorgé sa compagne, vendredi soir à Reims, a commis un acte meurtrier imprévisible.

LES dépouilles de Catherine Drouillet et Florent Falvy vont pouvoir être rendues à leurs familles respectives. Réalisée lundi, l'autopsie du couple retrouvé mort vendredi soir dans un appartement de Reims (nos éditions du week-end) a confirmé les constatations des services de police.
La dame a été égorgée par son compagnon qui s'est ensuite donné la mort par pendaison.
Un drame survenu sur fond de séparation. Domicilié au rez-de-chaussée d'un immeuble de la rue Georges-Charbonneaux, dans le quartier rémois de Neufchâtel, le couple était sur le point de se quitter.


Originaires des Ardennes
Catherine Drouillet, 46 ans, et Florent Falvy, 53 ans, se sont connus dans les Ardennes, leur département d'origine. Lui est d'Hannogne-Saint-Rémy, elle de Sévigny-Waleppe, deux villages voisins proches de Rethel.
Séparé de sa femme, Florent Falvy s'était installé à Reims il y a cinq ans avec sa nouvelle amie, elle aussi divorcée. Après avoir dirigé une petite exploitation de cultures de céréales à Hannogne-Saint-Rémy, puis travaillé dans les travaux publics, il avait dû cesser toute activité professionnelle en raison de sévères problèmes dorsaux qui le faisaient boiter.
Pensionné, il consacrait une bonne partie de son temps à bricoler et entretenir un jardin potager. Catherine Drouillet, quant à elle, travaillait au magasin Aldi de Gueux.
Durant ces cinq années passées à Reims, le couple ne s'est jamais fait remarquer du voisinage.
Aucun différend signalé à la police, aucun indice dans l'attitude de Florent Falvy qui aurait pu permettre de présager le drame de vendredi.
Interrogés, leurs proches n'ont fait mention d'aucune menace proférée par le concubin à l'encontre de celle qui ne voulait plus de lui.


Tuée par surprise
La rupture était consommée. Le quinquagénaire avait commencé à faire ses cartons retrouvés en nombre dans l'appartement.
Il avait d'ailleurs prévu de ramener ses affaires dans les Ardennes le dimanche après-midi.
Resté toute la semaine à Hannogne-Saint-Rémy, pour s'occuper de sa mère octogénaire victime d'une mauvaise chute, il s'était proposé d'aller faire les courses à Reims vendredi. Il avait l'air « tout à fait normal » en prenant la route vers 9 heures.
A quel moment a-t-il rejoint Catherine Drouillet ? Les policiers l'ignorent mais savent qu'à 12 h 30, il était chez elle : un voisin a entendu une dispute, des « éclats de voix », mais sans violence particulière.
Il s'agit du dernier signe de vie dans l'appartement. Le soir à 18 heures, en passant voir sa mère, l'un de ses fils effectuait la terrible découverte après avoir cassé un carreau du salon. Les deux corps se trouvaient dans la pièce.
Il ressort des constatations que la victime a été égorgée avec un cutter que Florent Falvy avait habituellement sur lui pour bricoler. Il l'a attaquée par derrière, avec un effet de surprise tel qu'elle n'a pas eu le temps de se défendre (son corps ne portait aucune trace de lutte).
L'irréparable commis, il a alors pris un câble électrique avec lequel il s'est pendu à une canalisation de chauffage.
A-t-il prémédité cette fin tragique à l'insu de tous ? Ou bien a-t-il basculé dans une folie meurtrière après un mot, une critique qu'il n'aurait pas supportés ? Florent Falvy a emporté la réponse dans sa tombe.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/crime-passionnel-un-drame-de-la-separation-que-rien-ne-laissait-presager

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