Son mari lui cachait cinq enfants

Elle connaissait quatre des grands enfants de son nouvel époux. Mais pas son dernier, 4 ans, présenté comme un petit-fils. De plus, l'homme était déjà marié! Murielle Cappon fait face.

«Je tombe de la falaise, mais j'ai pas atteint le sol ! » Murielle Cappon est dans une colère vertigineuse. «Je me suis mariée en août à Grandvilliers. Je croyais mon conjoint père de quatre enfants et divorcé. Eh bien, je viens d'apprendre qu'il a huit ou neuf enfants et qu'il n'est pas divorcé ! »

Un tel imbroglio administratif serait rarissime, mais possible selon Denise Andreux, officier d'état-civil depuis trente ans à Beauvais. Murielle Cappon est allée demander des comptes à la mairie de Grandvilliers.

Les gendarmes sont prévenus, un avocat beauvaisien contacté et les trois enfants de Murielle, issus d'un précédent mariage, approuvent son épanchement dans la presse. «Histoire qu'il n'aille pas recommencer », dit-elle.

Il la quitte vêtu de son costume de marié

Murielle Cappon, 54 ans, vérificatrice opératrice qualité, travaille en « deux-huit » chez le verrier Saverdec à Moliens. Elle entre en contact avec son futur époux, J.-M. A., 49 ans, que nous n'avons pu joindre (c'est pourquoi nous ne le citons pas), sur le site Internet de rencontres Badoo.

Le 6 août, ils se marient à Grandvilliers puis s'installent en septembre dans une location à Moliens. Le 1er janvier, il a «besoin d'un break », toujours selon Murielle. Il part, vêtu de son costume de marié qu'elle a payé. Il a vidé les placards et pris la carte bleue de Murielle avec laquelle il tire cent euros à la gare du Nord à Paris. Puis son téléphone portable ne répond plus.

«Depuis quinze jours, j'en apprends tous les jours ! Me faire avoir à cet âge-là », se désole cette femme «humiliée ». Le petit-fils de 4 ans que son conjoint lui a présenté est en réalité son dernier rejeton ! Sa dernière épouse, qui porte son nom, n'arrive pas à obtenir le divorce, ni de pension alimentaire.

Selon le décompte de Murielle, il a eu quatre enfants d'une première union, deux autres d'une seconde union pendant laquelle il a reconnu l'enfant de sa deuxième conjointe, et deux autres de sa troisième union. Neuf enfants en paternité, mais Murielle n'en connaissait que quatre !

Sa crédulité lui a coûté cher, elle n'a plus d'économies

«Drôle de famille » s'étonne-t-elle. Drôle de fils que sa mère, 86 ans, habitant Saint-Just-en-Chaussée, a décrit ainsi à Murielle : «c'est un instable. Vous êtes la quatrième ou cinquième ! »

C'est un «manipulateur », rectifie Murielle. Sa crédulité lui a coûté cher. Ses économies déposées à la Caisse d'Épargne ont été englouties dans l'installation du ménage. Elle va quitter sa location à Moliens pour s'installer chez un de ses enfants.
«Ça dégage. Je peux vous le dire », dit-elle en fourrant dans la poubelle les derniers effets de son conjoint. Ce ménage par le vide fait remonter des papiers oubliés, telle cette lettre de la Caisse d'allocations familiales où il apparaît comme célibataire ! Ses dernières ressources connues sont un avis de virement de 384 euros de RSA (revenu de solidarité active).

«Il est à Marseille » (Bouches-du-Rhône), croit savoir Murielle qui recherche la nombreuse famille de son «ex », notamment à Roye (Somme) et à Saint-Just-en-Chaussée. Son couple, par contre, est bel et bien perdu. La dernière fois qu'elle l'a entendu, au téléphone, «je lui ai dit, reviens pas ! » Et elle non plus n'en revient pas.
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