L'un, légèrement blessé, arborait une plaie saignante au beau milieu du front. L'autre aurait été touché à l'arrière du crâne, protégé par son bonnet. Tous deux sont restés stupéfaits.
Dimanche soir, en pleine rue, ces anonymes ont reçu des plombs tirés depuis un immeuble voisin, à l'angle des rues Barberis et Arson.
« Ma fille a entendu le bruit des tirs,raconte une habitante du quartier. Des petits sons, qui lui ont d'abord fait croire à des oiseaux déféquant sur des voitures. Des plombs, en fait, qui ont blessé un cycliste. Il a failli tomber de la selle ! Il saignait entre les deux yeux, avait l'air sonné. Un autre monsieur s'est réfugié sous un porche, pour regarder d'où venaient les tirs. »
Repéré. Un premier étage, une vitre encore ouverte… 19 h 30 : la police frappe à la porte. Découvre quatre adolescents dans un appartement. L'un d'eux tend aux fonctionnaires un pistolet à billes… puis, plus convaincant, un pistolet à plombs.
Les trois suspects ont 17 ans, le quatrième est tout juste majeur. Tous sont interpellés et conduits à la caserne Auvare, au service du quart, puis à la sûreté départementale.
Entendus dans le cadre de leur garde à vue, ils vont - sans mauvais jeu de mot - se renvoyer la balle.
Deux ados seront mis hors de cause et relâchés. Les autres sont, en revanche, chacun soupçonnés d'avoir tiré.
Un mineur en garde à vue prolongée
Sans viser les passants ? C'est ce qu'ils affirment. Une version qui ne convainc pas la brigade des atteintes aux personnes (BAP), au regard des impacts.
S'agit-il plutôt d'un jeu inconscient, de gamins confondant réalité et jeu vidéo ? C'est l'une des hypothèses pouvant expliquer ce geste, certes sans conséquence grave, mais qui aurait pu entraîner un drame. Car si un tir de plomb n'est pas létal, il peut crever un œil.
À ce stade, les suspects sont poursuivis pour « violences volontaires avec armes en réunion ».
Le premier a été remis en liberté et sera convoqué devant la justice. Le second, déjà connu des services judiciaires, a vu sa garde à vue prolongée et devrait être présenté au juge des enfants ce matin.
Aussi rares qu'inquiétants, de tels faits ne sont pas inédits à Nice. En novembre 2010, cinq passants avaient essuyé des tirs de plombs près d'Acropolis, avenue Pauliani.
Avant cela, à l'été 2008, un jeune résident de l'avenue Jean-Médecin avait joué les « snipers du centre-ville » depuis ses fenêtres.
http://www.nicematin.com/article/papier/nice-touches-par-des-tirs-de-plombs-en-pleine-rue.771346.html
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