L’homme blessé par balles en pleine rue était en cavale

"Je suis sorti deux minutes avant avec ma fille. Nous avions fait cinquante mètres quand nous avons entendu comme des bruits de pétards. Le problème, c’est que nous aurions pu être au milieu. C’est fou quand même ! On se croirait dans un autre monde !", raconte, encore éberlué, cet habitant du quartier des gares. Car hier vers 8 h 10, ce secteur du centre-ville de Montpellier a été le théâtre d’une série de coups de feu.
L'homme circulait à vélo

C’est là, à l’angle des rues d’Alger et de la République, que Patrick Serra, un homme âgé de 52 ans, qui circulait à vélo, a été atteint de deux balles tirées par un inconnu depuis une voiture. Touché au niveau de la tête et du bas-ventre, le quinquagénaire a malgré tout réussi à se réfugier dans un hôtel avant de s’effondrer.
Très vite, la police a bouclé le quartier, tandis que personnels du Smur et pompiers médicalisaient la victime. Hier soir celle-ci, dont le pronostic vital est engagé, se trouvait au CHU où elle avait été plongée dans un coma artificiel.
Saisis de l’enquête, les hommes du service régional de police judiciaire ont passé de longues heures sur place, relevant des indices, menant une enquête de voisinage serrée...
Un règlement de compte ?
Et si, hier, "la piste d’un règlement de compte" a été évoquée par Brice Robin, le procureur de la République, reste à savoir qui en voulait à la victime. Un homme fiché au grand banditisme, lié au milieu marseillais, et qui traîne derrière lui un lourd passé judiciaire. Condamné à cinq de prison devant les assises des Bouches-du-Rhône pour un vol à main armée commis en 1980, il a ensuite eu maille à partir avec la justice à plusieurs reprises à Créteil et Marseille, notamment pour des vols.
En 2004, il avait également été condamné par défaut à sept ans d’emprisonnement pour “association de malfaiteurs” et “recel”. Absent de son procès, le quinquagénaire semblait, depuis, s’être évanoui dans la nature. Reste qu’à ce stade des investigations, les enquêteurs n’ont toujours pas réussi à savoir si Patrick Serra logeait à Montpellier où s’il était seulement de passage dans cette ville.
Une affaire d'amateurs ?
Chose plus certaine en revanche : ses agresseurs (ils étaient deux ou trois à bord d’une BMW ou d’un coupé coréen, les témoignages divergent) ne sont certainement pas du cru et peut-être pas des professionnels. Car ils ont opéré à une heure de pointe dans cette partie de la ville où la circulation est rendue difficile en raison des travaux liés à la troisième ligne du tramway.
Autant d’éléments susceptibles de compliquer leur fuite. Ce qu’ils ont pourtant réussi à faire malgré le déclenchement d’un plan Épervier auquel ont participé les compagnies de gendarmeries de Castelnau-le-Lez et Lunel. On sait enfin que le tireur a très certainement utilisé un revolver, aucune douille n’ayant été retrouvé sur place. Sans connaître encore le type de munition utilisée.
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