Mario Erga n’ira pas une seconde fois devant la cour d’assises. La chambre de l’instruction a rendu hier son arrêt et a arbitré la question de la responsabilité pénale de ce trentenaire qui avait étranglé sa mère à Cavaillon en avril 2010. Après un procès d’assises (en 2004), il avait purgé dix ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son voisin perpétré en 2002.
La cour d’appel le déclare irresponsable
Sur la base d’une série d’expertises psychiatriques, la cour d’appel a déclaré l’accusé irresponsable. Le magistrat instructeur, chargé du dossier à Avignon, a demandé à la chambre de l’instruction de se pencher sur cette question et de la trancher.
Bien que dans le cadre de l’information, le juge d’instruction peut rendre un non-lieu, il lui est possible de saisir la cour d’appel. La décision est alors prise par trois hauts magistrats éclairés par les avis des experts psychiatres. Lors de l’audience du 14 décembre dernier, les psychiatres avaient tous estimé que Mario Erga, 36 ans, n’était pas responsable de ses actes au moment des faits.
"Une schizophrénie paranoïde"
Cet homme aurait plongé dans des délires incroyables. Au moment des faits, il avait “entendu” sa mère lui dire qu’elle allait le sodomiser avec un godemiché-ceinture. "Un petit coup, après ça ira mieux", a-t-il entendu avant de commettre l’irréparable.
Les magistrats ont estimé que l’accusé avait perdu la tête et n’était pas responsable de ses actes. Car il "présentait un trouble psychiatrique majeur, à savoir une psychose délirante chronique de type schizophrénique, et était atteint d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement".
En clair, cet homme est fou
Il ne relève plus de la justice mais de la médecine. Dans son arrêt rendu en audience publique hier, la cour a donc souligné deux éléments d’importance en déclarant qu’il existait des charges suffisantes d’avoir commis les faits qui lui sont reprochés et en le déclarant irresponsable pénalement.
Cet homme ne sera donc pas confronté aux robes noires mais aux blouses blanches, manifestement dans une unité pour malades difficiles. Car si la cour a mis fin à la détention provisoire, elle a dans le même temps pris une ordonnance d’hospitalisation d’office dont a été destinataire le préfet de Vaucluse afin qu’il s’assure immédiatement de sa mise en œuvre.
Cette déclaration d’irresponsabilité pénale obéit à un dispositif juridique récent qui permet aux parties civiles de prendre la parole et d’assister à une audience publique. L’avocat général Didier Durand a indiqué brièvement que cette décision était "lisible".
http://www.midilibre.fr/2012/01/26/il-avait-tue-son-voisin-et-sa-mere-irresponsable,448909.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire