lundi 16 janvier 2012

Haute-Saône: le violeur des terrains vagues a t-il remis ça?

Menteur". A chaque dénégation de l'accusé, un homme de 70 ans, on entend un jeune homme de 18 ans dire "menteur". Ferme et sûr de son fait, ce jeune garçon a du mal à s'exprimer mais il comprend le sens des choses. Handicapé mental, il affirme que le vieil homme a tenté d'abuser de lui à plusieurs reprises à l'été 2008. C'est semble-t-il son petit frère, douze ans à l'époque, qui n'a pas pu échapper aux griffes du prédateur.
A la faveur d'un week-end où les deux frères de 12 et 14 ans étaient accueillis chez leur père, le 6 et 7 décembre 2008, il s'en est pris à Alexander*, le cadet de Kevin*. Après la lecture de l'acte d'accusation de viol sur mineur de moins de 15 ans et d'agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, l'accusé nie. "Je suis impuissant depuis 5 ans".
Dérobade de circonstances après avoir lu la posologie des médicaments qu'il prend contre l'hypertension, les indices matériels retrouvés grâce au sens de l'observation de la jeune victime ne plaident pas en faveur du vieil homme. "La presse l'avait baptisé du nom du violeur des terrains vagues" rappelle ses précédentes affaires Me Glaive, conseil des deux garçons. Un précédent criminel reconnu par le septuagénaire. "J'ai fait 5 ans de prison, je crois". Ce que précisera l'adjudant-chef, directeur d'enquête de l'époque qui a entendu une de ses filles, violée par cet homme. "Il profite de l'innocence des gens (...) pas étonnée qu'il ait recommencé".
Il achète son silence 10 €
Malgré son passif, l'homme nie tout. Il refuse d'admettre avoir emmené le jeune Alexander dans sa voiturette le samedi et avoir tenté d'abuser de lui avant d'y parvenir le lendemain. Les certificats médicaux sont éloquents, comme les détails qui tapissent la mémoire du jeune garçon qui souffre de handicap mental, mais pas de manque de discernement. Il sait ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas. Il sait surtout où se trouve la pommade que l'accusé a utilisée pour faciliter son viol. (...)
Aujourd'hui, le petit Alexander ne tremblait pas à la barre. Il regarde parfois vers le vieil homme qui nie tout en bloc. Il tient une petite revanche quand le président Ardiet rappelle les termes de ses auditions. Qu'il a été emmené dans la misérable voiturette, "pot de yaourt vert" de l'accusé, "j'ai balancé ses lunettes", ou quand il décrit le domicile du vieil homme. "C'est sale, ça sent pas bon, tout est en vrac". Cette crasse comme le viol dont il dit avoir été victime, Alexander culpabilisait à l'époque. Le soir des faits, avec l'argent que son bourreau lui avait donné pour acheter son silence, il avait acheté des cadeaux au marché de noël pour ses parents. "Deux dauphins qui plongent pour maman et une glace en bois poir papa"...

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