lundi 21 novembre 2011

Le proxénète gérait son réseau depuis sa cellule

Des prostituées, parfois mineures, battues et contraintes de faire commerce de leur corps malgré la maladie, un réseau reposant sur une organisation clanique et plusieurs centaines de milliers d’euros expédiés en Roumanie… Les policiers de la brigade de répression du proxénétisme (BRP) de la préfecture de police de Paris ont démantelé un très important réseau de prostituées de nationalité roumaine implantées dans le bois de Boulogne, dans le XVIe arrondissement, ainsi que sur les boulevards des Maréchaux dans le XVIIIe et le XIXe.
Les investigations menées depuis un an ont permis l’interpellation de 25 membres présumés appartenant à cette organisation criminelle.

Forcées de se prostituer alors qu’elles souffraient de tuberculoseQuinze suspects ont été mis en examen pour « proxénétisme aggravé », « traite des êtres humains » et « association de malfaiteurs » avant d’être placés en détention provisoire. « C’est la première affaire de cette envergure jamais traitée en France, estime une source judiciaire. Cinq autres proxénètes ont également été arrêtés en Roumanie et seront prochainement entendus en France. Une quarantaine de jeunes femmes, dont plusieurs mineures, ont été victimes de ce réseau, structuré autour de trois chefs de clan. »
L’un d’entre eux a notamment été extrait de sa cellule de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), où il était incarcéré depuis plusieurs semaines dans le cadre d’une autre affaire. « Cette détention ne l’empêchait pas de continuer à gérer ses petites affaires, poursuit la même source. Les trois chefs de clan, nommés Balta, Buna et Grosu, se servaient de leur concubine pour surveiller et placer les prostituées sur la voie publique. Si l’une des jeunes femmes se rebellait, elle était très violemment frappée. » Plusieurs d’entre elles ont également été forcées de se prostituer alors qu’elles souffraient de tuberculose.
Les policiers de la BRP, qui ont travaillé en étroite collaboration avec les autorités roumaines, ont été mis sur la piste de ce réseau au mois de janvier, après la plainte déposée par les parents d’une jeune femme de 27 ans originaire de la commune de Petrosani en Roumanie. Cette dernière était séquestrée et contrainte par son petit ami à avoir des relations sexuelles tarifées à Paris.
« Elle a même échappé à une tentative de meurtre alors qu’elle essayait de quitter la France, confie un proche de l’affaire. Chaque fille de ce réseau était obligée de ramener ente 150 € et 200 € par jour à leur souteneur. » De nombreux bordereaux attestant de multiples transferts d’argent, via Union, ont été découverts dans les lieux d’habitation occupés par les proxénètes. Le 14 novembre, près de 200 policiers ont investi deux camps de Roumains ainsi que des pavillons et des appartements à Paris mais aussi à Bobigny, La Courneuve, Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
http://www.leparisien.fr/paris-75/le-proxenete-gerait-son-reseau-depuis-sa-cellule-21-11-2011-1731418.php

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