Cambriolage de Séphora : seul à la barre

Le 2 décembre 2009, la parfumerie Séphora de Soissons avait été cambriolée. Hier, seul un des malfaiteurs était à la barre du tribunal.
Le casse nocturne avait été commis en famille. Hier matin cependant, Nicolae Fagut Chelu, 27 ans, devait se trouver bien seul à la barre du tribunal correctionnel de Soissons où il comparaissait pour le cambriolage commis dans la nuit du 1er au 2 décembre 2009 au magasin Séphora de la ville, rue Saint-Martin.
C'est à une véritable opération commando à laquelle le prévenu avait participé cette nuit-là. Venus tout spécialement d'un camp de Saint-Denis (93), cinq ressortissants roumains avaient un objectif bien précis : dévaliser cette parfumerie du centre-ville soissonnais. Pour parvenir à leurs fins, les malfaiteurs n'avaient pas fait dans le détail. Le rideau métallique avait été éventré et les imposantes portes vitrées latérales coulissantes complètement ravagées, les faisant sortir de leur système de coulisse.
En un temps record, le magasin avait été mis à sac, avec plus de 38 000 euros de parfums dérobés, préjudice auquel s'ajoutaient les importantes dégradations. Le travail de l'identité judiciaire opéré dès après les faits avait malgré tout été payant puisque l'équipe avait laissé sur place des traces de son passage. Leur véhicule avait aussi été flashé sur la RN2 par un radar automatique. L'enquête menée par les policiers permettra d'identifier quatre des cinq malfaiteurs, mais seul l'un d'eux pourra être retrouvé et appréhendé.
Délinquance organisée
Pour le procureur de la République, Isabelle Pagenelle, ce cambriolage de Séphora n'a nullement été le « fruit du hasard » et a été commis par une bande organisée, spécialisée dans la parfumerie. Le seul prévenu présent ce lundi face aux magistrats a d'ailleurs été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal de Nanterre (92) pour des faits similaires.
La récidive et l'absence de garanties de représentation et de réinsertion de Nicolae Fagut Chelu rendaient donc, hier, difficile la non-application par le tribunal soissonnais de la peine plancher de trois nouvelles années d'emprisonnement, tandis que le jeune Roumain suppliait, lui, les magistrats de le renvoyer dans son pays. « Si j'ai la chance d'aller en Roumanie, je ne reviendrais pas », assurait-il. « Il a compris grâce à la maison d'arrêt. Il a vraiment envie de rejoindre sa femme et ses enfants qui vivent dans la rue en Roumanie », notait son avocat, Me Arnaud Miel.
Nicolae Fagut Chelu a été condamné à trois ans d'emprisonnement. Deux des prévenus absents à la barre ont été condamnés à dix-huit mois de prison, avec maintien du mandat d'arrêt délivré à leur encontre. Le troisième a été relaxé.http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/cambriolage-de-sephora-seul-a-la-barre