Après trois mois de détention provisoire, le seul des trois participants à avoir été écroué dans l'affaire de la rixe mortelle de Croix-Rouge, au cours de laquelle un concubin violent a été tué à domicile, est sorti mardi de la maison d'arrêt.
LA seconde demande de remise en liberté aura été la bonne. Impliqué dans l'affaire de la rixe mortelle qui a coûté la vie à un concubin violent du quartier Croix-Rouge, retrouvé le 14 juillet à son domicile le visage fracassé, Stéphane Calabrese, 37 ans, est sorti de prison mardi après trois mois de détention provisoire. Son avocat, Me Gauthier Lefèvre, a convaincu le juge de le remettre en liberté en s'appuyant sur les nombreuses zones d'ombre du dossier.
Le parquet lui-même ne s'y est pas opposé, d'autant que les deux autres mis en examen étaient déjà libres sous contrôle judiciaire.
Drame de l'alcool
Le drame s'est noué le 13 juillet, au domicile d'un couple de la place Georges-Braque à Reims (l'union des 16 juillet et 1er août). Sans emploi, Dominique Goidin, 55 ans, battait régulièrement sa compagne Marie-Claude Pécourt, 60 ans, sur fond d'alcoolisme chronique. Deux voisins d'immeubles se joignaient souvent aux beuveries, Stéphane Calabrese et Joël Dubost, 60 ans.
Ce 13 juillet, informés que la sexagénaire arborait un œil au beurre noir après une nouvelle raclée, les deux hommes se sont rendus chez elle pour la persuader de déposer plainte. Dominique Goidin était présent. Il est intervenu. À partir de là, le déroulement des faits repose sur la version des uns et des autres.
Stéphane Calabrese affirme avoir été frappé le premier. Pour se défendre, il aurait porté « un coup de pied et deux coups de poing » au visage du quinquagénaire, tandis que Joël Dubost reconnaît « deux gifles ». Les trois personnes seraient ensuite parties « boire l'apéro » chez un voisin, laissant Dominique Goidin bien vivant, affirment-elles. La concubine est revenue seule vers 22 heures. Ce n'est qu'à 2 h 40 qu'elle a prévenu les pompiers, trop tard pour sauver son ami retrouvé mort, le visage fracassé (fracture de la pommette, triple fracture de la mâchoire, hémorragie méningée à l'origine du décès).
« On ne sait pas ce qui s'est passé après son retour chez elle. Ses déclarations ont beaucoup varié », observe Me Lefèvre, suggérant la possibilité d'une deuxième bagarre, hypothèse farfelue pour les défenseurs de Marie-Claude, un petit bout de femme d'1 m 50 qui n'aurait jamais « eu la force de porter des coups d'une violence telle qu'ils ont fait exploser la tête de la victime », un homme deux fois plus imposant qu'elle.
Parti en Touraine
D'autres contradictions soulevées par Me Lefèvre ont été mises en évidence par l'autopsie. « Le rapport indique que les blessures ne peuvent pas avoir été provoquées par des coups à mains nues. Or, à aucun moment les trois personnes n'ont fait état de l'usage d'un outil. Il y a d'autres éléments qui ne collent pas dans le dossier. Toutes ces incohérences font qu'il n'était pas raisonnable de laisser mon client en détention. J'ai d'ailleurs dit dès le début qu'il était inadmissible de placer deux personnes sous contrôle judiciaire et pas la troisième, alors qu'elles sont toutes dans le même bateau. »
Stéphane Calabrese et Joël Dubost sont mis en examen pour « homicide volontaire », Marie-Claude Pécourt pour « non-empêchement de crime » et « non-assistance à personne en danger ». Le contrôle judiciaire du premier est identique aux autres : obligation de pointer auprès d'un service de police, entreprendre des soins alcoologiques, interdiction de se rencontrer et de se rendre au 10, rue Georges-Braque, lieu du crime. Stéphane Calabrese se soumettra d'autant plus facilement à cette dernière mesure qu'il est parti s'installer en Touraine, chez un proche qui se proposait de l'héberger.http://www.lunion.presse.fr/article/marne/rixe-mortelle-de-croix-rouge-le-3e-protagoniste-remis-en-liberte
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