Le passé vous rattrape toujours, surtout quand il porte mention d'une condamnation à 10 ans de réclusion criminelle pour tentative de meurtre. C'est cette tâche indélébile sur son casier judiciaire qui a valu à un père de famille de Vaour d'être jugé, hier après-midi, en comparution immédiate, et condamné à 3 mois de prison dont 1 ferme par le tribunal correctionnel d'Albi. Écroué depuis la veille, S. B., 31 ans, devait répondre de menaces de mort réitérées et violences sans ITT. Les plaignants, un couple de voisins avec lesquels il est en conflit « depuis plus d'un an ». Le dernier épisode, qui a pour cadre un hameau de Vaour, s'est déroulé dimanche soir. « Je reçois des souris ou des crapauds crevés. Tout ce qu'elle peut trouver, elle le jette devant chez moi, là où jouent mes enfants », explique le prévenu. Dimanche soir, c'est une cartouche que S. a découverte dans une jardinière. Il est allé s'expliquer avec la voisine. Les insultes ont fusé, puis les menaces que S. aura le tort de lancer en présence des gendarmes de Cordes, du style « Je vais leur ouvrir la tête en deux ». Il assure qu'il ne serait « jamais passé à l'acte » mais ce soir-là, il a quand même balancé une gifle au voisin et tellement secoué le portail que la voisine a été blessée, sans gravité, au coude. Informé des événements, le parquet d'Albi a joué la prudence en confisquant les armes dans les deux camps. « Le voisinage me juge énormément par rapport à mon passé », regrette S. B. qui, à sa sortie de prison en février 2007, est revenu habiter dans une maison de famille. « Depuis 4 ans et demi, vous n'avez jamais entendu parler de lui. On va vous demander une peine de prison ferme pour une gifle sans ITT, c'est ubuesque. Monsieur B. a assez payé, vous ne pouvez pas juger un casier judiciaire », s'emporte Me Claire Boutaric, pour la défense. Le parquet avait au contraire relevé « des aspects inquiétants » dans le dossier de S. B., mettant toutefois à son crédit « un contexte familial plutôt favorable ». Le prévenu vit avec sa compagne, leur bébé et deux enfants nés d'un premier lit. Si Pascal Suhard a requis 8 mois « dont la majeure partie assortie d'un sursis avec mise à l'épreuve et un mandat de dépôt pour une période courte », c'est qu'« il faut un temps absolument nécessaire pour mettre en place le SME et les mesures d'assistance pour les enfants, et que les gendarmes fassent un travail à l'intérieur de ce hameau pour que le conflit s'amenuise ». Avant de rejoindre la maison d'arrêt, S. B. a lancé : « Je ne vois pas comment ça pourrait se calmer puisqu'ils ne veulent pas de moi là-bas ».
http://www.ladepeche.fr/article/2011/10/01/1180639-le-repris-de-justice-menacait-les-voisins.html
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