Les affaires de violences conjugales se succèdent à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Quentin et l'audience d'hier matin n'a pas fait exception en la matière. Edouard Thubé a été condamné à un an de prison, dont dix mois assortis d'un sursis, avec mise à l'épreuve. Il devra, en outre, suivre un stage de prise de conscience des violences conjugales. Le tribunal a fait application de la peine plancher, le prévenu ayant agi en état de récidive.
Le fil de l'histoire est en tous points conforme au scénario traditionnel. La mère de ses enfants et sa belle-mère le diront, comme de nombreuses autres victimes, avant elles passées à la barre : « Il est violent quand il a bu. » Et Edouard Thubé, en ce mois d'août 2011, a rechuté. Le prévenu explique au magistrat qu'il est déjà allé en cure, dans le cadre du suivi imposé par le tribunal lors d'une précédente condamnation. Deux années d'abstinence mises à mal par une mauvaise rencontre d'un soir. Il replonge et l'affaire s'est conclue, hier, à la barre du tribunal, par un maintien en détention.
Influencée
Dans la soirée du 6 août, Edouard Thubé a bu, une dispute éclate et il frappe sa concubine, blessée à l'œil. Vanessa prend la décision de quitter le domicile conjugal et trouve refuge, « son petit sous le bras », chez sa mère. Les deux autres enfants du couple sont placés. Le 10 août, vers 19 h 30, Édouard Thubé se présente au domicile de sa belle-mère pour récupérer le petit, qu'il devait avoir en garde pour trois jours. Il est ivre, sa belle-mère refuse de lui remettre l'enfant. Il bouscule la belle-mère et menace sa concubine, la mère du petit, avec une serpette.
À la barre hier, la concubine est revenue sur ses premières déclarations. Il n'aurait pas appuyé la serpette sur son cou, il l'aurait seulement montré pour appuyer ses menaces : « Si tu ne me donnes pas notre fils, je te crève. » La maman explique qu'elle a peur qu'on lui retire son 3e enfant, alors elle s'est laissée influencer par, dit-elle, sa mère. Ce que cette dernière nie à la barre. L'avocate du prévenu, Me Petacco, insistera, elle aussi, sur l'attitude de la grand-mère qui, selon elle, « monte la garde » et « fait en sorte que le père ne voit pas ses enfants ». La concubine ne sait ni lire, ni écrire. Elle aurait pourtant, le 21 août, envoyé un SMS au papa pour lui dire qu'il pouvait venir voir le petit. Ce dernier saisit l'occasion. Il est aussitôt interpellé par les policiers. Placé sous contrôle judiciaire depuis le 12 août, il a interdiction d'entrer en contact avec sa concubine. Il a donc enfreint les obligations imposées par la loi. Le juge décide de son placement en détention.
L'approche du dossier, plaidé par Me Delvallez qui défend la belle-mère, est tout autre. Cette mère de 7 enfants, 15 petits-enfants, a fait preuve de « bon sens », en agissant comme elle l'a fait pour protéger sa fille et son petit-fils. Le tribunal a fait droit à sa constitution de partie civile. Edouard Thubé devra lui verser 100 euros au titre des dommages et intérêts, nettement moins que les 1 000 euros demandés par son conseil.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/tribunal-correctionnel
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