samedi 24 septembre 2011

Polémique Le contrôle de police dérape : un jeune majeur à l'hôpital

Deux interpellations. Un jeune avec cinq jours d'arrêt de travail. Les policiers sont-ils allés trop loin ? La question se pose encore.
DÉRAPAGE incontrôlé ou usage de la force maîtrisé ? Mardi soir, une interpellation policière a, en tout cas, été « musclée » dans la cité du Vase. Un jeune majeur s'est retrouvé à l'hôpital et ne peut réintégrer son lycée avant cinq jours.
Peut-on parler de violences policières pour autant ? Une enquête est en cours afin de déterminer précisément le déroulement des faits. En attendant, plusieurs versions s'affrontent.
Un contrôle banal
Une seule chose est certaine, c'est un banal contrôle d'identité qui a mené à cette situation. Mardi soir, les policiers du Groupe de sécurité et de proximité (GSP) de Soissons sont présents au niveau de la gare routière, avenue de l'Aisne.
À la sortie des cours, c'est ici que les élèves des lycées soissonnais prennent le bus pour regagner leur domicile. La présence des fonctionnaires du GSP, qui officient en civil, s'explique. La veille, lundi, des chauffeurs ont signalé des troubles dans plusieurs bus. Le lendemain, à partir de 17 h 30, policiers et contrôleurs de la RTA décident donc d'occuper le terrain.
Plusieurs vérifications d'identités ont lieu et les choses se passent normalement jusqu'à ce que commence l'examen du bus qui effectue la liaison Soissons-Villers-Cotterêts. Là, un mineur de 16 ans, domicilié à Villers-Cotterêts, est en train de fumer une cigarette, adossé à l'avant du car. Les fonctionnaires viennent à sa rencontre.
Un clash se produit. D'après la police, l'adolescent les aurait pris de haut et refusé de présenter ses papiers d'identité. Il aurait même agrippé l'un des fonctionnaires. Une attitude nécessitant une réponse proportionnée.
Cependant, des témoins de la scène livrent une vision bien différente.
Les deux jeunes déposent plainte
« L'un des policiers a tapé sur la main du jeune pour faire tomber sa cigarette. Ce dernier a protesté et s'est fait plaquer contre l'extérieur du bus, nous explique-t-on. Une fois au sol, il a été maintenu fortement et menotté. »
C'est à ce moment-là qu'un ami du jeune garçon, un Cotterézien tout juste majeur, aurait aperçu la scène alors qu'il se trouvait dans le bus. « Il est descendu, a posé sa veste sur un panneau de chantier, puis s'est approché, décrivent les témoins. Il ne devait pas penser que c'était des policiers car ils étaient en civil. Il a dû imaginer qu'il s'agissait simplement d'une embrouille. » Rapidement, il est également maîtrisé. « Ils l'ont menacé avec un Taser, puis ils se sont mis à deux pour l'attraper. A son tour, il a été plaqué au sol. L'un des policiers appuyait fortement sur son dos avec son genou ». Visiblement, la scène a choqué les personnes sur place, principalement des lycéens.
Concernant le déroulement de cette deuxième interpellation, la version des forces de l'ordre est tout à fait différente. Le jeune majeur aurait traversé le car à toute allure afin de venir en aide à son camarade. Il aurait été ensuite intimidé au moyen du Taser et aurait manifesté des signes d'agressivité, avant de résister fortement à l'arrestation.
Après examen médical, le majeur s'est vu prescrire cinq jours d'interruption temporaire de travail (ITT). À la suite de ces faits, les deux jeunes ont déposé plainte. Dans leur établissement scolaire, ils ne sont pas connus pour poser de problèmes.
Alors qui croire ? « Il est difficile de faire le tri entre les différentes versions, relève le procureur de la République de Soissons, Isabelle Pagenelle. Une question se pose au niveau judiciaire : y a-t-il eu rébellion ? Les auditions des différents témoins nous permettront d'en avoir une idée claire. » Par conséquent, l'enquête a été confiée à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l'Aisne, à Laon.

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/soissons-polemique-le-controle-de-police-derape-un-jeune-majeur-a-lhopital

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