mercredi 28 septembre 2011

Corps dans la valise : le mystère perdure

Plus de deux mois après la découverte d'un corps dans une valise en rade de Lorient, le mystère plane encore. Difficile de chercher un assassin quand la victime n'est toujours pas identifiée.
«Nous partons vraiment dans tous les sens et c'est bien ce qui fait toute la difficulté de ce dossier. Personne n'a réclamé le corps, il ne correspond à aucune personne disparue. Si seulement on pouvait mettre un nom sur cet homme». Juge d'instruction chargée de cette épineuse affaire, Amélie Kamenoff savait l'affaire complexe lorsque le parquet de Lorient a ouvert, le 22juillet, une information judiciaire pour séquestration et assassinat. Lui confiant l'instruction de l'enquête. 67 jours ont passé et la magistrate mesure l'ampleur de la tâche.

Il ne correspond à aucune disparition

La raison est simple: l'homme retrouvé décédé dans une valise, par deux plaisanciers de retour de pêche, à l'entrée de la rade de Lorient le 13juillet dernier, demeure un parfait inconnu. Les premiers résultats des analyses d'anatomopathologies effectuées à l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale n'ont pour l'instant rien donné. Des études plus poussées sont en cours. Cela signifie que la victime, qui aurait séjourné plus d'une dizaine de jours dans l'eau, n'est probablement pas répertoriée sur un fichier ADN. Encore moins sur celui des empreintes digitales. La circulaire de recherche nationale diffusée cet été auprès de tous les commissariats et gendarmeries de France reste infructueuse. Le constat est clair: l'homme de la valise ne correspond pour l'heure à aucune disparition inquiétante, tant en France qu'en Europe. Entre 1,70m et 1,80m, moins de quarante ans et de type méditerranéen. Voici tout ce que l'on sait de cet individu suffisamment gênant pour que son ou ses agresseurs se donnent tant de mal à le faire disparaître. Tué «par asphyxieà la suite de l'intervention d'un tiers», dixit le parquet de Lorient, il avait les pieds et les poings liés lorsqu'il a été déposé dans cette valise d'une contenance de 132 litres, lestée puis entouré d'un lien. En agissant ainsi, les auteurs n'imaginaient sans doute pas que le «paquet» remonterait à la surface quelques jours plus tard.

La traçabilité de la valise effectuée

La quinzaine de gendarmes maritimes mobilisés à plein-temps n'ont pas lésiné dans leurs recherches. Explorant toutes les pistes: des gens de passage, des sans domicile fixe, des prisonniers disparus, des membres de communautés étrangères... En vain. Le milieu de la mer n'a pas été éludé, dans l'hypothèse d'un corps évacué d'un navire. Selon nos informations, de nombreux cargos ont été passés au crible, ainsi que plusieurs bateaux navigant dans le secteur de la rade à la mi-juillet. Un véritable travail de fourmi. Les enquêteurs ont également réquisitionné un spécialiste des marées pour analyser les courants et envisager le point de chute de la valise. Quels espoirs leur reste-t-il? D'abord ses vêtements, dont on sait qu'ils n'apporteraient pas d'indication sur son métier mais renseigneraient plutôt sur sa personnalité. Ensuite quelques affaires personnelles, comme une clé qui a longtemps mobilisé les gendarmes sur le secteur de Lorient afin de déceler la serrure correspondante. Enfin, il y a cette valise dont les enquêteurs connaissent désormais la provenance et la marque. Sa «traçabilité» aurait été faite. Autant d'éléments exploitables «mais avec du temps» nous a-t-on confirmé. Pour l'heure, l'enquête se cantonne à la France. Aucune commission rogatoire internationale n'a été délivrée. 

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/morbihan/lorient-corps-dans-la-valise-le-mystere-perdure-28-09-2011-1445308.php

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