Courant 2009, la police est sur les dents. À Lesquin, discrètement, siège le centre fort « Nordvaleurs » qui collecte chaque jour des monceaux de billets qui proviennent des supermarchés. Parallèlement, transportés dans des fourgons blindés, des monceaux de billets sont répartis dans les distributeurs automatiques de la région.
Lourdement armés
Or, le 22 mai, vers 4 h 05, cinq malfaiteurs lourdement armés, après avoir opéré trois trous dans le grillage, arrivent à une porte blindée verte, sur les arrières du bâtiment, qu'ils font sauter. À la meuleuse, ils s'attaquent ensuite aux barreaux de la fenêtre du vestiaire des employés. Dans la place, par un itinéraire compliqué, ils évitent deux autres portes blindées, séquestrent deux salariés et arrivent devant la porte orange barrant l'entrée de la salle des coffres. Nouveaux explosifs. Mais, cette fois, le blindage résiste. Les cinq décrochent alors et disparaissent dans la nature.
Hier, devant Jacques Huard qui préside la juridiction interrégionale spécialisée, c'est donc une sorte d'entrée en matière : six personnes, poursuivies pour association de malfaiteurs en vue de braquer Lesquin, se retrouvent sur le banc des prévenus. « On veut les garder au chaud avant de juger la grosse affaire aux assises » ironise Me Nicolas Brazy qui défend un des protagonistes. D'abord, un peu de poésie dans un monde brutal : Fadwa E., une jolie jeune femme âgée de 26 ans, qui a travaillé quelques semaines comme intérimaire à la salle de comptage des billets de Lesquin.
Après une enquête sur tous les employés, les policiers la soupçonnent car un indicateur a balancé un certain "Karam" comme ayant indiqué le coup. Or, Karam H., 21 ans, c'est l'aîné des frères de la famille : « Quand le père n'est pas là, c'est moi qui dirige, on a été éduqués comme ça » dit-il. Il a donc forcé sa soeur à lui donner des renseignements et des photos sur l'intérieur du centre fort de Lesquin. Mais à qui a-t-il cédé ses tuyaux ? « À des gars qui ne rigolent pas. Là, je ne peux rien dire, je ne parlerai jamais, je risque la mort » explique le jeune homme défendu par Me Julien Delarue.
Les autres prévenus, accusés d'avoir fourni de la logistique aux braqueurs (pistolets mitrailleurs USI et SKORPIO, fusils mitrailleurs Kalachnikov, voitures volées, hangar, explosifs) ont, pour certains, beaucoup parlé dans un premier temps. Mais se rétractent aujourd'hui. Les débats sont tendus et parfois vifs avec l'offensif procureur Frédéric Fourtoy. Prononcé du jugement jeudi
http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/09/14/attaques-a-l-explosif.shtml
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