Plusieurs éléments laissent penser que le tir qui a mortellement touché David Niess était prémédité.
Une information judiciaire a été ouverte pour assassinat et complicité d'assassinat à l'encontre de Christian Niess et de son fils. Tous deux ont été incarcérés.
VERS 10 heures, hier matin, Christian Niess et son fils Nicolas ont été conduits au palais de justice de Reims sous escorte de gendarmerie afin d'être déférés au parquet après presque 48 heures de garde à vue passées dans les locaux de la brigade territoriale de Thiéblemont-Farémont.
Un acte volontaire et préparé
Le forain de 52 ans qui a reconnu devant les enquêteurs être impliqué dans la mort de son neveu, David Niess, 41 ans, tué d'une décharge de fusil à pompe dans le cou, mardi, ainsi que son complice présumé, âgé de 20 ans (nos éditions précédentes), ont ensuite été entendus par le juge d'instruction Pascal Préaubert qui les a mis en examen pour assassinat et complicité d'assassinat.
L'ouverture de cette information judiciaire impliquant clairement la préméditation laisse désormais supposer que le coup de feu mortel n'a pas été tiré accidentellement, comme l'avait jusque-là prétendu l'oncle de la victime au cours de sa garde à vue. Ni même sur un coup de sang. Bien au contraire. Il semblerait en effet que suffisamment d'éléments étayent aujourd'hui la thèse d'un acte volontaire et préparé.
Il est en l'occurrence avéré que le fusil à pompe de calibre 12 utilisé pour tuer David Niess était déjà chargé avant l'arrivée de ce dernier au domicile de son oncle, mardi, vers 13 heures, le long de la RN4, à l'entrée de la commune de Thiéblemont-Farémont.
Mutisme du père, aide du fils
Selon son épouse, la victime lui avait annoncé au téléphone son intention de s'y rendre peu de temps avant les faits, afin de le dissuader d'installer ses manèges et stands de friandises à la fête patronale de Montier-en-Der, en Haute-Marne, où elle aussi devait mettre en place ses propres manèges. Une concurrence que David Niess ne semblait pas accepter.
L'arme était donc chargée. En outre, la présence d'un cran de sécurité semble discréditer la thèse accidentelle soutenue jusqu'à présent par Christian Niess.
Aux gendarmes, son fils Nicolas avait expliqué être allé chercher le fusil à pompe dans la caravane de son père en voyant la confrontation entre les deux hommes dégénérer, avant de pointer l'arme en direction de son cousin David.
Christian Niess la lui aurait ensuite prise des mains avant de la braquer à son tour vers son neveu. Un tir se serait alors déclenché accidentellement, selon le forain. Un tir qui n'aurait jamais dû se produire si au préalable le cran de sécurité n'avait pas été retiré. C'est en tout cas ce qu'a estimé le magistrat instructeur qui soutient désormais la thèse d'un acte prémédité.
L'instruction devra maintenant faire toute la lumière sur cette affaire. Mais hier, Christian Niess s'est soudainement réfugié dans le mutisme, refusant de s'expliquer cette fois devant le juge Pascal Préaubert. Nicolas Niess a quant à lui réitéré ses déclarations selon lesquelles il voulait aider son père, pris à partie par la victime.
Vers 14 heures, les deux hommes ont été incarcérés au sein de deux maisons d'arrêt différentes. En tout cas provisoirement. Ayant sollicité un délai pour préparer leur défense, ils seront en effet de nouveau déférés mardi au palais de justice de Reims dans le cadre des débats contradictoires devant le juge des libertés et de la détention.http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-tireur-presume-mis-en-examen-pour-assassinat
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