Mehdi Ben Messaoud avait eu 20 ans le 8 mai. Son ami d’enfance, Billele, va en avoir 19 dans quelques jours. Les circonstances avec lesquelles ils manipulaient une arme de gros calibre, dimanche soir dans la cave d’un immeuble de la rue Louis-Loucheur, restent encore à déterminer. Ils étaient persuadés que le 357 Magnum n’était pas approvisionné. Il y avait hélas une balle qui a atteint mortellement Mehdi à la tête. Le jeu a tourné au drame.
Hier, dans l’immeuble de la rue Jean-Zay où la famille Ben Messaoud vit depuis vingt-trois ans, les proches, les amis et les voisins se sont succédé pour apporter leur soutien. Dans la matinée, la mère de Billele a fait courageusement le déplacement. Le père de Mehdi l’a accueillie les bras ouverts. « On a accueilli sa famille parce qu’on ne veut pas de vengeance, de représailles. On veut que tout se passe dans le calme. Billele, c’était un ami d’enfance de mon fils. Quand il venait à la maison, il ouvrait le frigo comme si c’était chez lui. Si demain, il revient dans le quartier, il faudra que tout le monde l’aide car pour lui, c’est aussi difficile à vivre que pour nous. Mon fils est parti, mais il ne faut pas qu’il y ait une deuxième victime. Tout le monde sait ici que c’est un accident ». Cet homme de 54 ans, que ses amis décrivent comme profondément bon et généreux, va même plus loin : « Qu’est ce que la prison va résoudre ? Il a déjà pris au moins vingt ans dans sa tête. Par contre, il faut que la mort de mon fils serve de leçon. On ne s’amuse pas avec des armes ».
Mehdi Ben Messsaoud avait 20 ans et la vie devant lui. Dans le quartier, c’était le copain que tout le monde voulait avoir : « Il était toujours prêt à donner sa chemise. C’était quelqu’un de gentil et de sensible. Quand il partait au Maroc pour les vacances, il pleurait au moment de quitter ses amis. Puis pleurait à nouveau quand il fallait dire au revoir à la famille. L’amitié et la famille, c’était très important pour lui », se souvient un ami proche. Marqué par le décès de sa grand-mère il y a quelques années, Mehdi avait laissé tomber l’école mais aspirait à effectuer une formation, à la rentrée, pour occuper un poste de médiateur dans les TCL. Il laisse ses parents, son frère et sa sœur aînés, et toute une famille meurtrie. Ahmed veut pour sa part faire passer un dernier message : « Je veux rendre hommage aux policiers, aux médecins. Ils nous ont écoutés, apporté du soulagement et ont été très respectueux dans la mort ».
http://www.leprogres.fr/rhone/2011/08/24/drame-de-vaise-pour-la-famille-de-la-victime-l-accident-ne-fait-aucun-doute
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