dimanche 3 juillet 2011

L'adieu d'Annot à ses pompiers

C'est un village silencieux et une population recueillie, toute une communauté à l'âme meurtrie qui, hier après-midi a rendu hommage à deux des siens, victimes de leur devoir dans la soirée du 29 juin, à Méailles.
Le major Alain Brun, 60 ans, l'aîné, et le sapeur Sébastien Fédou, 29 ans, le cadet, morts électrocutés alors qu'ils intervenaient avec leurs camarades du centre de secours et d'incendie d'Annot contre un feu qui ravageait une ferme isolée. Un drame qui a bouleversé bien au-delà des seules limites de la commune.
Dès le matin, bien avant l'heure de la cérémonie officielle et républicaine à laquelle le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, acheminé sur place par l'hélicoptère de la Sécurité civile de Cannes, avait tenu à assister, le silence régnait. Dans les rues et sur les places, le bleu marine et le rouge, les couleurs des sapeurs-pompiers qui s'activaient à la préparation de la cérémonie, étaient hier celles du deuil. Jusque sur la terrasse des cafés ou des restaurants ou dans les ruelles pittoresques qui conduisent à l'église Saint-Jean, les conversations se faisaient à voix basse, tandis que sur la place les ordres se murmuraient.
À 15 heures précises, encadrés de l'ensemble des personnels du CSP d'Annot, les deux véhicules sur la plateforme desquels avaient été déposées les bières recouvertes du drapeau tricolore, se présentaient. Pour les deux familles, pour les Annotains, pour leur maire, Jean Ballester, pour les officiels et pour l'ensemble des personnels du Sdis 04 et des délégations des départements de la Zone Méditerranée, de Nice à Perpignan, parmi lesquelles les uniformes blancs des marins pompiers de Marseille, corps au sein duquel la fille d'Alain Brun est médecin, l'émotion était à son comble. Elle dura tout le temps de la cérémonie dans ce silence tellement pesant qu'il en disait long sur la tristesse de tous les participants. Héros ordinaires, mais pas héros virtuels car fait de chair et de sang, le lieutenant Alain Brun et le caporal Sébastien Fédou, grades auxquels ils ont été promus à titre posthume, laisseront, de par le sens qu'ils avaient donné à leur engagement, le souvenir de deux pompiers exemplaires.
Lorsque la cérémonie s'est achevée lorsque la foule s'est dispersée, le silence alors s'est rompu. La vie, celle qu'Alain et Sébastien dans chaque mission accomplie contribuaient à sauver, reprenait ses droits.
http://www.laprovence.com/article/france-58

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