Un temps pour l’adolescence, un temps pour la vie conjugale et familiale et, enfin, un temps pour soi. » C’est la philosophie de Jean, 57 ans, en instance de divorce depuis trois ans.
Après 37 ans de vie commune, leur fille unique est sortie du nid : « Nous nous sommes retrouvés à deux dans une vaste propriété. J’ai eu un sentiment de ras-le-bol. La vie métro-boulot-dodo n’était plus pour moi. »
Du jour au lendemain, Pierre a décidé de vendre son affaire et de se séparer de sa femme : « Nous n’avions plus rien à nous dire, plus rien en commun. Elle n’avait jamais souhaité travailler. C’était plutôt une accro du shopping, moi du jardinage et de la pêche.
Je précise que je ne partais pas pour une autre femme, mais ce n’est pas à 70 ans qu’on tourne la page pour une autre vie. »
Au départ, Jean souhaitait une simple séparation mais son épouse, « poussée par son avocate », ne l’a pas entendu de cette oreille : « Le jour où je lui ai annoncé ma décision, elle a dépensé 10 000 euros en sapes. Elle était bien décidée à tout pour me faire payer. »
L’avocat de Pierre avait un autre objectif : « Limiter la casse. La moitié de la maison et du mobilier, c’était raisonnable, mais la prestation, alors que je ne travaille plus, elle oui, c’était un peu difficile à accepter. »
C’était il y a trois ans et le divorce n’est toujours pas prononcé : « J’en suis à 5 000 euros d’avocat, elle à 10 000. »
L’épouse ne travaillant pas et le couple étant marié sous le régime de la communauté, une demande de prestation compensatoire a été demandée : « Au-delà de la moitié de la mai-
son et de tous les biens, mon épouse demandait 200 000 euros. »
Le jugement est tombé au bout de deux ans de procédure. « 50 000 euros de prestation compensatoire et la moitié de la maison et de son contenu.
Par contre, en attendant la vente, nous étions condamnés à une résidence commune. » C’est le cas depuis trois ans puisque la maison n’est toujours pas vendue : « Je lui ai proposé de louer un appartement pour elle. Elle a refusé et a fait appel. On attend toujours et la cohabitation n’est évidemment pas facile. »
En trois ans, Pierre a pris 20 kg et a fait une dépression : « Au-delà du problème financier, on perd 80 % de ses anciennes relations. On découvre aussi que ceux que l’on prenait pour des amis, n’hésitent pas à vous tourner le dos pour essayer de sortir avec votre femme. Mais le pire, c’est cette bataille d’avocats qui s’engage.
Une vie étalée, jetée en pâture. Vos revenus et vos dépenses passés au crible, comme si tout n’était que triche. »
Pierre est aujourd’hui inactif, tandis que sa femme travaille désormais : « J’aimerais bien remonter une affaire, mais j’attends le divorce. Elles seraient, elle et son avocate, bien capables de revendiquer la moitié. »
http://www.leprogres.fr/loire/2011/05/23/en-instance-de-divorce-depuis-3-ans-15-000-euros-d-avocats-pour-le-couple
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