Il pensait avoir trouvé la petite combine qui rapporte gros. Et, pendant au moins un an, ce fut le cas. Mais le week-end dernier, les policiers du commissariat de Savigny-sur-Orge ont mis fin au stratagème d’un homme de 44 ans, qui a été placé en garde à vue et qui comparaîtra le 12 juillet devant le tribunal correctionnel d’Evry pour vol.
Son épouse, également de la partie, est poursuivie pour recel.
Le système mis en place était simplissime : l’homme, employé depuis plusieurs années d’une société basée dans une commune voisine et spécialisée dans la vente de produits frais aux professionnels dans tout l’Hexagone, détournait une partie de la marchandise à son profit. Mieux, il la revendait ensuite aux habitants de son quartier à des prix défiant toute concurrence. A ceux qui posaient des questions, il prétendait bénéficier de ristournes du fait de son appartenance à l’entreprise. Ainsi, avec le temps, ses « clients » établissaient eux-mêmes des listes de courses qui déterminaient les futurs vols! Lors de la perquisition réalisée au domicile de l’employé, l’une de ces listes a été retrouvée : la formulation, assez succincte, montre que le manège se déroulait entre initiés et depuis un certain temps.
Chez lui, les enquêteurs ont surtout retrouvé un congélateur et deux réfrigérateurs remplis à ras bord de denrées alimentaires (crevettes et poissons surgelés, œufs…) toutes dérobées, comme le révèlent les numéros de série, pour un montant d’environ 300 €. Quel était réellement le rôle de son épouse, âgée de 35 ans? A minima, on sait qu’elle prenait les listes de courses, mais on ignore si elle recevait des acheteurs chez elle.
Après avoir nié dans un premier temps, l’employé indélicat, interpellé vendredi après-midi sur son lieu de travail, a fini par avouer. D’après ses dires, le trafic durait depuis un an, mais il n’a pas précisé le nombre de « clients » de sa petite « épicerie parallèle ». Visiblement, il aurait commencé à se servir dans les stocks pour son usage personnel puis, au fur et à mesure, il aurait décidé de monter un petit business.
Reste à chiffrer le manque à gagner pour l’entreprise, qui va maintenant éplucher sa comptabilité pour tenter d’y retracer précisément ces détournements. Le montant du préjudice pourrait s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Une chose est sûre : le couple vivait au-dessus de ses revenus affichés. Même si son appartement ne comportait pas de mobilier onéreux, l’homme a été trahi par sa voiture, un gros 4 x 4 dont le prix « équivaut à plusieurs mois de salaire d’un smicard », comme le résume un enquêteur.
http://www.leparisien.fr/essonne-91/savigny-sur-orge-l-epicerie-parallele-fonctionnait-sur-commande-28-04-2011-1425729.php
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