Gravement malade, une femme a vécu sans le savoir auprès de son frère décédé, à l'étage. Une maison où personne ne pénétrait…
PATRICK Lebrun a été retrouvé mort mardi matin, chez lui. Trisomique, Patrick était très connu à Vervins, ville qu'il parcourait tous les jours pour se rendre chez les commerçants et toujours, apparemment, après 17 heures…
Il habitait au 27 de la rue du Général-Foy, en plein centre de la ville sous-préfecture. C'est dans cette maison que ce quinquagénaire a été retrouvé mardi matin par les pompiers et les gendarmes locaux. il était alité mais, d'après un témoignage, dans un réduit et au sein d'une maison qui se caractérisait par une saleté indescriptible. D'après les premières analyses, la mort remonterait à mardi ou mercredi de la semaine dernière.
Patrick ne vivait pas seul, mais en compagnie de sa sœur, Nelly, née en 1942, une retraitée des Postes et télécommunications souffrant notamment de graves problèmes aux jambes car podagre, et qui vivait, elle, au rez-de-chaussée. C'est là que cette affaire prend une intensité largement dramatique.
Nelly aurait ainsi vécu plusieurs jours, dans la même maison, sans se rendre compte de la mort de son frère !
« Pendant la période de neige, Patrick sortait pour faire ses courses, mais il s'accrochait au mur, puis il est tombé sur la place. Mon épouse l'avait raccompagné devant chez lui », témoigne un riverain. Et, toujours selon ce dernier, Patrick ne serait plus sorti depuis, soit plus de 3 mois.
« Tout allait bien »
Patrick et Nelly vivaient dans une maison où personne d'autre ne pénétrait. Ce que tout le monde confirmait ce mercredi à Vervins. « Il m'est arrivé de leur rapporter un pack d'eau, mais je le laissais sur la marche », ajoute le même riverain. Même chose pour un boulanger local, qui déposait la commande sur un appui de fenêtre. Des fenêtres qui n'auraient pas été ouvertes depuis… 17 ans, cela remonterait à la date de la mort de la mère de Nelly et Patrick. D'ailleurs, les produits livrés par le boulanger auraient été retrouvés tels quels, n'ayant pas été consommés. Il en serait de même pour des colis arrivant à la poste puis retirés, et qui n'étaient jamais déballés.
Le même riverain ajoute qu'il avait prévenu la municipalité il y a plusieurs semaines.
Premier adjoint de Jean-Pierre Balligand, Jean-Paul Bodson indiquait ce mercredi qu'il avait demandé à « une personne de confiance » de téléphoner récemment à Nelly, qui aurait répondu que tout allait bien. « Je ne vois pas pourquoi j'aurais défoncé la porte », rétorque l'adjoint au maire, à ceux qui pensent que la municipalité n'a pas fait le nécessaire depuis que Patrick avait déserté les rues de Vervins.
« Municipalité, CCAS, je peux confirmer qu'on a toujours alerté pour bien s'assurer qu'il n'y avait pas péril », ajoute le premier adjoint.
Mardi matin, tous ces éléments ont malgré tout incité la gendarmerie à agir, avec l'aide d'une intervenante sociale.
Nelly Lebrun a été emmenée au centre hospitalier de Vervins. Côté gendarmerie, la thèse de la mort naturelle a été confirmée.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/elle-vivait-avec-son-frere-mort-depuis-plusieurs-jours
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