jeudi 20 décembre 2018

Lorraine : attention aux accidents dûs au monoxyde de carbone

Entre octobre 2017 et avril 2018, la période hivernale, en région Grand Est, 332 personnes ont été intoxiquées au monoxyde de carbone, dont deux mortelles, au cours de 111 accidents selon l’Agence régionale de santé (ARS). Et depuis le début de l’hiver, les exemples se multiplient. Rien qu’en novembre, il y a eu 44 intoxications lors d’une réunion associative à Azannes-et-Soumazannes (Meuse), quatre à Coume en Moselle et six à Coussey (Vosges) lors de messes. Mais ces sinistres surviennent plus généralement au domicile de particuliers, avec moins de victimes mais aux conséquences souvent plus graves. Les départements les plus touchés sont la Meurthe-et-Moselle (29 accidents), le Bas-Rhin (28) et la Moselle (16) en région Grand Est. Mais contrairement à certaines croyances, dans plus de la moitié des cas, ce ne sont pas des cheminées qui produisent ce gaz mortel, mais des chaudières en mauvais état ou mal entretenues. Les appareils concernés sont les chaudières (bois, charbon, gaz, fioul), les chauffe-eau, les inserts de cheminées et poêles, les groupes électrogènes (essence, fioul), les chauffages mobiles d’appoint, les cuisinières (bois, charbon, gaz), mais également les moteurs automobiles dans les garages ou encore les appareils type brasero. Des logements mal ventilés ou dont les aérations ont été bouchées pour conserver la chaleur forment le cocktail parfait pour provoquer un accident même si au départ, l’émanation de monoxyde de carbone était relativement minime. Bien sûr, la précarité énergétique encourage souvent les occupants à se calfeutrer plus que de raison comme à négliger l’entretien tant que l’appareil chauffe.
Le monoxyde de carbone est créé lors de combustions incomplètes, mais son danger provient surtout du fait qu’il soit totalement inodore et incolore. Ainsi, même une petite émission de gaz du moyen de chauffage, va permettre une accumulation dans les locaux en se mélangeant à l’air ambiant. Le lieutenant-colonel Michael Bernier de la Sécurité civile au ministère de l’Intérieur explique que même les sapeurs-pompiers ont dû changer leurs procédures pour se prémunir des risques. « Lors des phases de déblaiement après un feu d’habitation éteint, on oblige les hommes à porter les masques respiratoires car il n’était pas rare que l’on ait des intoxications légères. » Les premiers symptômes sont difficilement détectables ou attribués à d’autres causes. Cela peut apparaître sous forme de fatigue, de vertiges, de nausées, de maux de tête ou encore de troubles visuels. L’alerte est souvent donnée quand les victimes arrivent au stade de la perte de connaissance qui peut aller jusqu’au coma. En cas de suspicion, les premiers gestes à adopter sont de couper l’appareil, d’ouvrir portes et fenêtres avant de quitter les lieux pour appeler les secours.
Et le lieutenant-colonel Michael Bernier de la Sécurité civile d’ajouter : « Statistiquement, on a une hausse des accidents quand il y a des coups de froid car les chauffages ont juste ronronné au préalable. »

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