Ilias Benradi, le jeune homme de 25 ans qui a pris une balle dans la tête mardi dans un appartement de la rue Mon-Désert à Nancy, est décédé ce mercredi en début de soirée à l’hôpital.
Longuement médicalisé sur les lieux du drame par une équipe médicale du SAMU et les pompiers, il avait été évacué dans un état désespéré. Une balle de 9 mm lui avait en effet traversé la boîte crânienne. Le projectile de gros calibre était entré par la nuque et sorti par le front.
C’est un de ses amis, Rafik Bekhedda, 24 ans, qui a tiré. Placé en garde à vue, il a expliqué aux policiers que le coup serait parti accidentellement alors qu’il manipulait un pistolet dans son appartement. Cette version semble pour l’instant cohérente.
Le tireur n’avait, en effet, pas le moindre mobile apparent pour faire feu sur Ilias Benradi. « L’enquête n’a pas mis en exergue l’existence d’un quelconque conflit entre les deux hommes qui étaient par ailleurs amis d’enfance », souligne le procureur de Nancy, François Perain.
Lors de son mariage, la semaine dernière à Nancy, Rafik Bekhedda avait même choisi comme témoin la victime aujourd’hui décédée. D’autre part, après le coup de feu, il a alerté les secours.
Selon lui, l’arme, un pistolet neutralisé puis trafiqué pour être remis en fonction, appartenait à son copain. Ce dernier lui aurait montré comment il fonctionnait. Puis Rafik Bekhedda se serait amusé à le charger et à le décharger en jouant avec la culasse. Au moment où le coup est parti, il soutient qu’il pensait que le pistolet était vide.
« Je l’aimais comme un frère »
Les policiers ont ramené, ce jeudi matin, le tireur dans son logement de la rue Mon-Désert pour procéder à une rapide reconstitution de son récit des faits. Mais seule une expertise balistique pourra dire s’il s’agit, comme il le prétend, d’un accident ou s’il a appuyé volontairement sur la détente.
En attendant, c’est bien pour « meurtre » que le tireur a été mis en examen, ce jeudi, en fin de journée, par la juge d’instruction Sabine Durez. « Tout le monde sait que c’est accidentel. Il n’y a d’ailleurs pas d’acrimonie entre la famille de la victime et celle de mon client. Elles restent unis », conteste l’avocat de la défense, Me Alexandre Bouthier, un peu plus tard dans la soirée, devant le juge des libertés. La sœur de la victime est d’ailleurs présente aux côtés des parents et de la femme du tireur lors de l’audience qui est publique.
« Jamais j’aurais voulu faire du mal à Ilias. Je l’aimais comme un frère. J’aurais pu mourir pour lui. Maintenant, ma vie appartient à sa famille », pleure à chaudes larmes Rafik Bekhedda. Son avocat fait valoir son casier vierge et son travail dans un centre de loisir pour essayer de lui éviter la prison.
Mais, au final, le juge des libertés l’a placé en détention provisoire. En raison du « trouble exceptionnel et persistant à l’ordre public ».
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