En moins d’une semaine, l’affaire a été - en grande partie - résolue. Il faut dire que les gendarmes, empêchés d’assurer leurs missions, étaient particulièrement motivés. On s’en est pris à leur intégrité physique. « Ils ont été menacés de mort, de représailles sur leur famille », complète le commandant Stéphane Rivier, chef de la compagnie de Montbéliard. Les pompiers n’ont pas, non plus, été épargnés.
Ce sont eux, en premier, qui essuient des jets de pierre, le 9 août vers 21 h 45 alors qu’ils éteignent un feu de voiture, rue de Gascogne à Grand-Charmont. « Un groupe d’une dizaine de jeunes les a caillassés », renseigne le procureur de la République Carine Greff. Dans la foulée, les sapeurs font appel aux militaires. Des personnels de la brigade de Bethoncourt et du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) se déplacent. Au cours de leur patrouille, ces derniers repèrent un groupe d’habitants rassemblés sur le parking de l’école maternelle Louise-Michel, impasse Parmentier à Bethoncourt. Le lieu de l’attroupement se situe à quelques centaines de mètres de la rue de Gascogne. Et puis, leur profil pourrait correspondre à la description donnée des agresseurs.
Ils avaient dérobé des briquets dans une grande surface
Les militaires s’approchent pour les contrôler. La riposte est d’une violence inouïe : des jets de pierre (l’une fracasse le pare-brise du véhicule du Psig), des provocations, des insultes, des menaces de mort… « Le groupe a dû être dispersé avec des bombes lacrymogènes », poursuit la représentante du parquet. Par chance, aucun gendarme n’est blessé. Rien à signaler non plus du côté des pompiers, ils sont indemnes.
Les investigations ne traînent pas. Tout en évitant les projectiles et en gérant cette situation de crise, les militaires sont parvenus à identifier deux Charmontais, un majeur de tout juste 18 ans et un mineur de 15 ans, connu de leurs services pour des outrages, des violences… Des témoins sont entendus, des recoupements sont effectués. L’interpellation des deux hommes sera plus rapide que prévue. Le 14 août, les Charmontais sont cueillis par les policiers après un vol au magasin Cora, route de Bethoncourt à Montbéliard : « Ils avaient dérobé des briquets, des tournevis, du matériel de bricolage », détaille Carine Greff.
Les mis en cause sont remis aux gendarmes qui souhaitent les entendre sur les faits du 9 août. Les auditions ne sont pas fructueuses. Les Doubiens ne contestent pas leur présence mais n’auraient strictement rien à se reprocher.
Ce jeudi matin, le duo a été déféré au parquet. Le mineur, présenté au juge des enfants, placé sous contrôle judiciaire, fera l’objet d’un placement en centre éducatif fermé (CEF). Le procureur a requis, concernant le plus âgé, un contrôle judiciaire strict, assorti également d’une série d’interdictions dont celle de paraître dans la cité bethoncourtoise. Survenue en début de soirée, la décision du juge des libertés et de la détention n’est pas connue.
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