mardi 19 juin 2018

Besançon : un couple abusait de la "générosité" d'un grand-père

Ils habitent aujourd’hui en Bretagne, lui, 62 ans, est un gendarme en retraite. Elle, 60 ans était assistante maternelle. Ils répondent d’abus frauduleux à Avilley et à Gray, sur le grand-père qu’ils ont hébergé pendant 17 mois entre 2014 et 2015. Un préjudice estimé à 133 000 € par le ministère public, à 273 000 € par les fils, parties civiles,
La victime, un ancien militaire de 86 ans, est décédée. A l’ouverture du testament, les fils ont épluché les comptes. Leur père avait de l’argent, 240 000 € disponibles, et des assurances vie à hauteur de 82 000 et 120 000 €. Or très vite, ils ont noté des retraits étranges, 75 000 € alors qu’il vivait en Ehpad, (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), 3 000 € pour payer un séjour de 3 semaines à Tahiti, des prêts du 40 000 €, 60 000 €, 9 000 € au couple, à la sœur de Madame, à leur fils, l’achat d’une voiture de 12 000 €, à une jeune fille proche de la famille, d’un bateau
Le vieillard ne voyait plus ses fils, depuis son remariage. Madame à la barre est la petite-fille de cette seconde épouse. Quand elle décède en septembre 2014, le couple accueille le grand-père à son domicile, contre 1 600 € mensuels. Tarif calqué sur celui de la maison de retraite.
Le couple, durant l’enquête a reconnu les faits. A la barre, il fait front, « J’étais à l’Ouest », explique l’ancien gendarme. Le procureur Julien Babe apprécie, « vous mettez en cause les méthodes de vos anciens collègues ? ». Il dénonce « un dépouillement systématique ». Le mobile « des difficultés financières depuis que Madame a perdu son emploi, des pulsions d’achats ». Il requiert la confiscation de la Harley, deux amendes de 1 500 €, et 10 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve durant 3 ans. Le remboursement des dommages fera l’objet d’une audience le 4 décembre.
Les frères, à la barre peinent à chiffrer, « si notre père avait voulu leur donner de l’argent, il aurait fait une succession entre eux et nous ». Me Pagnot fustige « des prédateurs face à une proie fragile et isolée ». La preuve la conseillère bancaire a refusé de verser le compte épargne de la victime sur celui du couple. Monsieur alors s’est écrié, « comment on va payer le camping-car ? ».
Me Bagot à la défense réfute l’emprise subie par la victime. « Ses enfants ne venaient plus voir leur père. Mes clients l’ont accueilli, entouré. Les prêts consentis ont été remboursés par le rachat partiel d’une assurance vie au nom de Madame. Mes clients auraient-ils dû se garder de la générosité du grand-père ? » Oui, répond le tribunal qui condamne le couple à 8 mois de prison avec sursis et fait suite aux réquisitions du parquet. 


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