mardi 29 mai 2018

Obus : le vendeur toujours en garde à vue

Dimanche matin, Gérard Jacquet, un habitant de Damelevières, est décédé après avoir manipulé des obus. Il avait acheté ces vieilles munitions de guerre à un brocanteur de 49 ans, originaire d’un village du Bayonnais, sur son stand à Roville-devant-Bayon. « Je connais un peu cet homme car je cherche de temps en temps, pour un ami, du militaria (terme utilisé par les collectionneurs qui désigne tout objet témoignant de l’activité militaire de tous les pays et de toutes les époques). Mais je ne touche pas aux munitions. La législation est trop lourde et à démilitariser, ça coûte cher », témoigne un chineur de Lunéville. « Je croise ce brocanteur souvent dans les vide-greniers du secteur. Il récupère beaucoup, vide des maisons… Il y a de tout sur son stand mais je ne pensais pas qu’il vendait ce genre d’objets encore actifs ».
Sur le flyer d’une manifestation en juin à Lunéville, on peut lire dans le règlement : la vente d’arme blanche ou à percussion est prohibée. « Ce n’était pas stipulé dans le nôtre », explique Bernard Genin. La nôtre ? Celle où se sont croisés la victime et le vendeur. Ce point manquant ne soustrait personne à la réglementation interdisant toute vente ou possession d’arme si elles ne sont pas neutralisées. Le commandant Pasquier-Bernachot, patron de la compagnie de gendarmerie de Lunéville, explique : « D’une manière générale, ces munitions sont plus dangereuses maintenant à la suite des effets du temps. Les explosifs contenus peuvent devenir instables. Visuellement un néophyte ou même quelqu’un d’averti ne peut faire la différence entre un obus chargé ou inerte. La seule conduite à tenir est d’appeler la gendarmerie ou la mairie ».

Pas un apprenti sorcier »

Pour les besoins de l’enquête, « le mis en cause est toujours dans nos locaux », précise le commandant. Une décision du parquet devrait tomber aujourd’hui, à l’issue des 48 heures de garde à vue.
A Damelevières, le maire Christophe Sorel se dit surpris : « Gérard Jacquet était une personne minutieuse, rigoureuse et attentive dans tout ce qu’il faisait. Cet accident n’est pas l’œuvre de quelqu’un qui a joué à l’apprenti sorcier. J’ai eu des échanges avec des proches ». Le corps du défunt reposerait toujours à l’institut médico-légal de Nancy.


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