jeudi 31 mai 2018

Distributeurs de billets attaqués à l’explosif en Lorraine et Franche-Comté : huit prévenus muets

Premier jour de procès dans une retentissante affaire d’attaques de distributeurs à billets. Depuis ce mercredi comparaissent, au tribunal correctionnel de Nancy, six individus soupçonnés d’avoir tenté - et réussi à deux reprises en 2015 à Puttelange-aux-Lacs (57) et Frasne (25) - de braquer des distributeurs automatiques de billets (DAB) en les faisant sauter à l’aide d’explosifs. Outre les sommes dérobées, dont le montant total est estimé à un peu moins de 100 000 euros, les prévenus sont également soupçonnés d’avoir volé de nombreux véhicules, des plaques d’immatriculation ainsi que du matériel nécessaire à la réalisation de leurs forfaits. Ceci dans tout le quart nord-est, en Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne et Champagne-Ardenne. Alors que le procès était initialement prévu au mois de mars, un vice de procédure soulevé par l’une des avocates avait entraîné son renvoi.
« Le mode opératoire est similaire dans au moins huit cas. Les plaques d’immatriculation volées brouillaient les pistes dans le but de préparer les autres délits. Elles leur permettaient de voler une voiture, sans faire partie de la liste des véhicules recherchés, avant de commettre les tentatives de vol des DAB », détaillait hier le président du tribunal correctionnel, Didier Gastaldi, égrenant en début d’audience la longue liste des faits reprochés aux prévenus.

Surveillances et relevés d’ADN

Trois d’entre eux, dont deux frères installés dans les Vosges, comparaissent alors qu’ils sont maintenus en détention provisoire depuis leur interpellation en novembre 2015. La justice reproche au trio plus de 70 délits au cours de cette même année, allant du vol en bande organisée à la dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux. Les cinq autres accusés, quatre hommes et une femme, comparaissent libres. Trois sont soupçonnés d’avoir activement participé aux braquages des DAB tandis que les deux autres, dont l’épouse de l’un des prévenus maintenu en détention, sont poursuivis pour « non-justification des ressources » et « refus d’obtempérer ». Interrogés hier par le président Gastaldi, tous ont fait valoir leur droit au silence. Aucun n’a souhaité apporter d’éléments de réponse. Lors de l’instruction, les trois principaux prévenus, déjà condamnés à plusieurs reprises dans le passé, avaient globalement contesté les faits.
L’enquête se base sur un travail de longue haleine, qui avait débuté à la suite d’un appel anonyme reçu par les forces de l’ordre. Une véritable traque avait alors été lancée dans tout le grand Est. Plusieurs véhicules employés pour la préparation des casses ou leur réalisation avaient été équipés de micros et de balises, permettant ainsi aux enquêteurs de géolocaliser et suivre les déplacements des auteurs présumés. Des relevés d’ADN et des photographies avaient également été réalisés. Diligentée par la Juridiction interrégionale spécialisée de Nancy (JIRS), une information judiciaire avait été ouverte en 2015, suite à la « recrudescence des attaques de DAB dans le grand Est ». Jusqu’à l’arrestation en novembre, du gang présumé. Le procès se poursuit ce jeudi.


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